Le pétrole a monté vendredi dans la foulée de plusieurs séances de hausse, les investisseurs s'accrochant à l'idée d'un accord entre Moscou et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sur une diminution de l'offre, pour poursuivre la hausse des précédentes séances.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en mars a encore pris 40 cents à 33,62 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir gagné près de trois dollars lors des trois précédentes séances.

Le marché pétrolier marque ainsi sa deuxième semaine de hausse consécutive après une fin 2015 et un début 2016 catastrophiques, qui l'ont vu tomber au plus bas depuis 2003.

«Il n'y a pas raison manifeste» à la hausse de vendredi, a estimé Mike Lynch, de Strategic Energy and Economic Research. «Les rumeurs sur des négociations entre la Russie et l'OPEP, afin de réduire leur production, poussent les investisseurs à se dire qu'il est temps de revenir sur le marché après une période de chute».

En baisse depuis plus d'un an et demi face au niveau élevé de la production, que ce soit aux États-Unis, dans l'OPEP ou en Russie, le marché pétrolier a été dominé cette semaine par ces spéculations, que Moscou a attisées jeudi en évoquant explicitement une réunion en février avec l'OPEP ainsi qu'une baisse de 5% de la production.

Vendredi, malgré un bref passage dans le rouge, le marché a dans l'ensemble gardé «sa bonne disposition, malgré d'apparents démentis sur une réunion le mois prochain», a noté Matt Smith, de ClipperData. «Alexander Novak, le ministre russe de l'Énergie, a déclaré que son pays avait été contacté par le Venezuela à propos d'une réunion de ce type, mais que tout se résumait à cela, tandis que de hauts responsables de l'OPEP ont fait peu de cas de cette idée».

De même, le marché s'est finalement maintenu dans le vert malgré des rumeurs de presse selon lesquelles l'Iran, qui appartient à l'OPEP et s'apprête à faire un retour massif sur le marché mondial à la suite de l'accord sur son programme nucléaire, avait prévenu qu'il ne participerait pas à une telle baisse de production.

«Les mauvaises nouvelles ont déjà été intégrées par le marché, en particulier la hausse des exportations iraniennes, donc c'est de l'histoire ancienne», a jugé M. Lynch.

De plus, pour certains observateurs, le marché est en mesure de rebondir sur d'autres éléments que la perspective d'une réduction de l'offre.

«La grande nouvelle du jour, c'est le fait que le Japon a mis en place des taux d'intérêt négatifs», a-t-il noté en référence à l'annonce de mesures inattendues par la banque centrale nippone, a jugé Phil Flynn, de Price Futures Group.

«Si l'on continue à voir les banques centrales soutenir l'économie, cela donnera une nouvelle raison de croire à une amélioration de la demande de pétrole», a-t-il conclu.