Les cours du pétrole ont légèrement rebondi lundi à New York, profitant d'une chasse aux bonnes affaires après six séances consécutives de baisse qui les ont vus chuter à leur niveau le plus bas depuis près de sept ans.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a gagné 69 cents à 36,31 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier est resté pratiquement stable, cédant juste 1 cent à 37,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Le marché avait été trop vendu d'un point de vue technique», a souligné Ted Sloup, chez iiTrader.com, évoquant «une correction saine».

Pour autant, «le marché reste très baissier» à moyen terme, a-t-il assuré, vu que «les excédents de pétrole vont continuer à inquiéter les investisseurs».

M. Sloup a aussi souligné que le marché tenait à rester prudent au moins jusqu'à la fin de la réunion de la Réserve fédérale mercredi, qui selon le consensus du marché devrait déboucher sur une hausse des taux d'intérêt et par conséquent une revalorisation du dollar.

Généralement toute hausse du billet vert pèse sur les cours du pétrole, libellés en dollars, en allant à l'encontre des intérêts d'acheteurs munis d'autres devises.

Du coup, analyse M. Sloup, «on pourrait voir les cours remonter jusqu'à mercredi et peut-être même jeudi, mais les investisseurs pariant à la baisse des cours saisiront alors probablement l'occasion» pour prendre leurs bénéfices. Pour le baril de WTI, le seuil des 40 dollars, franchi à la baisse en clôture le 4 décembre, restera difficile à dépasser à court terme selon lui.

De leur côté les analystes de Commerzbank ont estimé que «les investisseurs spéculatifs sont au moins partiellement à blâmer pour l'énorme glissade des cours (depuis le 4 décembre), car ils font preuve d'extrêmement peu d'optimisme», alors même que «le calme entourant cette chute des cours est dangereux».

«Après tout, il y a pas mal d'indicateurs montrant que le marché va bientôt se stabiliser et que l'équilibre va être restauré», argumentaient les analystes de Commerzbank, en estimant notamment que 2015 serait marquée par «une des plus fortes hausses de la consommation qu'on ait vues».

«Durant l'été, nous avions prévenu que le marché ignorait totalement les excédents et que des prix du pétrole dépassant les 60 dollars ne pourraient pas durer. En ce moment, le marché semble tout aussi sourd d'une oreille, n'entendant que les arguments en faveur d'une baisse», s'inquiétaient-ils lundi matin, avant que le rebond ne s'ébauche.

La semaine dernière les cours n'avaient cessé d'enfoncer de nouveaux planchers, après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a renoncé à limiter sa production, et même à en fixer un objectif maximal.

Le mouvement s'était confirmé quand un rapport de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) avait maintenu sa prévision d'une augmentation de la production de l'OPEP l'an prochain, non compensée par la baisse de 600 000 barils par jour (bj) attendue dans les pays hors du cartel.