Le directeur général du groupe français Total, Patrick Pouyanné, a exclu lundi au Qatar un rebond significatif des prix du pétrole en 2016.

«Nous ne nous attendons pas à une reprise en 2016», a déclaré M. Pouyanné en marge d'une conférence internationale sur les technologies liées au pétrole.

«Cela dit, je ne sais pas si le prix (du baril) sera à 40, 45, 50, 60» dollars, a-t-il dit. «En 2016, la croissance de la capacité sera plus forte que la croissance de la demande», selon lui.

M. Pouyanné a précisé que, d'un point de vue budgétaire, Total avait anticipé la poursuite de prix bas et il a exclu des pertes d'emplois dans un proche avenir.

Les cours du brut ont chuté d'environ 60% depuis la mi-2014 et se situent aujourd'hui sous les 40 dollars le baril.

«Je ne suis pas très optimiste pour 2016, au-delà, c'est difficile de savoir», a poursuivi M. Pouyanné.

«Mon travail consiste à s'assurer que nous fassions des profits, quel que soit le prix», a-t-il dit à l'AFP. «La bonne réponse sur laquelle nous travaillons à Total consiste à abaisser le seuil de rentabilité».

Selon lui, l'objectif est d'atteindre un seuil de rentabilité à 60 dollars le baril en 2017.

M. Pouyanné a dit ne pas avoir été surpris par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir inchangée sa production actuelle de pétrole.

Il a déclaré s'attendre à une contraction de «l'approvisionnement non-OPEP» l'année prochaine.

«L'approvisionnement non-OPEP se contractera parce que l'approvisionnement américain se contractera à partir du milieu de l'année prochaine. À partir de la mi-2016, nous devrions commencer à voir une contraction de la production américaine», a estimé le directeur général de Total.