Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse mardi, dans un marché anticipant un ralentissement de la hausse des stocks de brut aux États-Unis, et réagissant à une actualité internationale favorable à une baisse de la production.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a rebondi de 1,76 dollar à 47,90 dollars, au plus haut depuis plus de trois semaines.

«Le marché continue à se faire l'écho d'un optimisme persistant sur le fait que la réduction des investissements hors de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) suffira à rééquilibrer le marché et justifier à moins un certain degré de correction des cours à la hausse», a résumé Tim Evans, chez Citi.

À la veille de la publication de chiffres hebdomadaires du ministère américain de l'Énergie (DoE), M. Evans a ajouté que «le marché semble aussi considérer que la perspective d'une hausse des stocks de brut aux États-Unis ne fait pas obstacle au redressement des cours. De fait, on s'attend à la fois à ce que les stocks de brut augmentent et à ce que ceux des produits pétroliers (ndlr: essence et produits distillés) reculent comme cela a été le cas la semaine dernière, quand les prix ont bondi», a-t-il relevé.

Une première estimation des stocks pétroliers américains devait être fournie en soirée par l'association professionnelle API.

Plusieurs analystes tablent sur un ralentissement de l'accroissement des réserves de brut, favorisé par la remise en service de raffineries après des opérations de maintenance, qui désormais se mettent à produire notamment du fioul de chauffage alors que les températures commencent à fraîchir aux États-Unis.

Par ailleurs, d'autres spécialistes du marché ont estimé que la hausse des cours était amplifiée par des circonstances plus ponctuelles, une baisse de la production en Libye et une grève des ouvriers du secteur pétrolier au Brésil.

«Nous avons entendu qu'en Libye la production allait baisser à hauteur de 70 000 barils par jour pour tomber sous les 400 000 barils par jour», a noté Bart Melek, chez TD Securities.

James Williams, chez WTRG Economics, estimait pour sa part que l'essentiel des gains de la séance s'expliquait par une grève au Brésil: «elle touche la production pétrolière là-bas et suffit à aider les cours», a-t-il assuré.

Enfin, des propos venus des Emirats arabes unis ont également contribué à relancer l'optimisme du marché.

«Le ministre (émirati du Pétrole) a indiqué qu'il voyait les prix du pétrole augmenter une nouvelle fois alors que la demande se reprend et que les stocks de pétrole de schiste déclinent», a noté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.