Les cours du pétrole ont encore progressé vendredi à New York, pour la troisième séance consécutive, bénéficiant de l'annonce d'une nouvelle baisse du nombre de puits en activité aux États-Unis, et de la confirmation d'une baisse de la production en août.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a gagné 53 cents à 46,59 dollars, au plus haut depuis la mi-octobre et en hausse de 4,46% sur une semaine.

Plusieurs éléments laissant espérer un déclin des excédents expliquaient ce mouvement.

Après un début de séance hésitant, «nous avons vu le marché se reprendre au vu du déclin continu du nombre de puits depuis neuf semaines, puis nous avons découvert les chiffres du ministère de l'Énergie (DoE) sur la production en août qui montrent également un nouveau déclin, surtout dans les régions de production de gaz de schiste», a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

La société de services pétroliers Baker Hughes a annoncé que le nombre de puits en activité avait baissé de 16 unités cette semaine, pour s'afficher en chute de plus de 64% depuis la mi-octobre 2014.

Par ailleurs, le DoE a annoncé que la production américaine de pétrole avait baissé en août de 45.000 barils par jour par rapport à juillet, même si elle est restée en hausse de 5,6% sur un an.

Néanmoins, «sur le marché physique on voit beaucoup de pétrole à vendre, et des stocks de produits pétroliers sont gardés sur des bateaux», a souligné M. Lipow, jugeant la reprise des cours fragiles.

Ils s'étaient envolés mercredi, après notamment l'annonce de chiffres mitigés sur les réserves américaines, avec une augmentation des stocks de pétrole brut, mais une baisse de ceux d'essence et de produits distillés.

Par ailleurs, la hausse des cours semblait soutenue par des informations sur une baisse de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour octobre, ce qui a ravivé les espoirs d'un rééquilibrage du marché.

«La production a baissé de 125.000 barils par jour, surtout à cause de l'Arabie saoudite (..) en raison d'une baisse de l'utilisation domestique, mais sur un an la production reste en hausse de 1,5 million de barils par jour par rapport à il y a un an», a relevé Phil Flynn, chez Price Futures Group.

Mais pour Christopher Dembik, chez Saxo Banque, il convient de relativiser ce recul, qui intervient après que la production journalière de l'OPEP a atteint en septembre un plus haut depuis 2012 et qu'elle reste proche de ses records.

«Il n'est pas surprenant qu'il puisse y avoir une baisse en octobre. C'est un simple ajustement qui ne change pas la donne. L'excès d'offre est même appelé à s'amplifier dans les mois à venir au fur à mesure de la progression de la production iranienne, qui pourrait passer de 2,8 millions de barils par jour à environ 4 millions de barils au début de l'année 2016», ajoutait l'analyste.