L'action de Glencore bondissait lundi en Bourse sur fond d'informations quant à une éventuelle vente de la division agriculture du géant minier suisse et de rumeurs d'offre d'acquisition à son égard, mais celui-ci a affirmé que rien ne justifiait de tels mouvements.

À la Bourse de Hong Kong, le titre Glencore a clôturé en très forte hausse de 17,76% à 12,60 dollars de Hong Kong, après s'être envolé de jusqu'à 72% en cours de séance et, à Londres, il grimpait de 12% à 106,40 pence à 7h00 (heure de Montréal).

L'action a connu des séances en montagnes russes ces derniers temps, la baisse des cours des matières premières faisant douter les investisseurs de la solvabilité du groupe.

La semaine dernière, l'agence financière Bloomberg News avait rapporté que le fonds souverain de Singapour, la maison japonaise de courtage Mitsui & Co et un fonds de pension canadien figuraient parmi les acheteurs potentiels de la division agriculture de Glencore, qui pourrait valoir 10 milliards de dollars d'après l'agence.

Un article du quotidien britannique The Telegraph a affirmé en outre, pendant le week-end, que la direction de Glencore serait ouverte à d'éventuelles offres de reprise globale du groupe suisse.

Ces éléments ont poussé des investisseurs à bondir de nouveau sur l'action de Glencore, même si le groupe suisse a déclaré dans une note à la Bourse de Hong Kong ne pas comprendre pourquoi les acheteurs s'étaient précipités.

Glencore «a pris note de la hausse de l'action et du volume des échanges» mais «n'est pas au fait de raisons qui expliqueraient» ces mouvements ni «d'informations qui devraient être annoncées pour éviter de fausser le marché», dit le communiqué.

Lors d'une conférence à Londres, le directeur général de Glencore, Ivan Glasenberg, a justifié les dernières mesures de restructuration annoncées par le groupe par la nécessité de rester rentable dans un contexte de faible cours des minerais.

«Si vous ne faites pas d'argent, vous devez arrêter la production et réduire l'approvisionnement» du marché de façon à ne pas noyer un marché déjà surapprovisionné, a-t-il déclaré selon des propos rapportés par le Financial Times.

Il s'est néanmoins montré prudemment optimiste pour l'évolution du cours du cuivre, qui avait chuté en août à son plus bas niveau en six ans. «La demande est toujours là, donc in fine les fondamentaux du marché physique vont s'appliquer. Le marché devrait se resserrer» ce qui devrait soutenir les cours, a-t-il dit.

La semaine dernière, Glencore avait connu un lundi noir sur les marchés avant de rebondir, la direction du groupe ayant assuré n'avoir «aucun problème de solvabilité», tentant de couper court aux rumeurs de retrait de la cote.

C'est une note publiée par les analystes de la banque sud-africaine Investec qui avait mis le feu aux poudres, évoquant la possibilité de voir «s'évaporer» «presque toute la valeur» de Glencore.

Son action est sous forte pression depuis le début de l'année alors que les investisseurs s'inquiètent du niveau de sa dette dans un contexte de forte baisse des cours des matières premières, plombées par le ralentissement de la croissance chinoise.

Après avoir vu ses résultats plonger dans le rouge au premier semestre, le groupe avait annoncé début septembre une série de mesures drastiques, dont une augmentation de capital, des coupes dans les dépenses d'investissement, la vente de certains actifs ou encore la suspension de la production dans deux mines de cuivre en Zambie et en République démocratique du Congo.

Glencore avait dit vouloir réduire sa dette de 10 milliards de dollars pour la ramener aux environs de 20 milliards.