Le Fonds monétaire international (FMI) a prédit lundi des «temps difficiles» pour les pays exportateurs de matières premières et a par ailleurs chiffré les bienfaits d'une dévaluation monétaire sur les exportations.

«Les économies exportatrices de matières premières traversent un moment de transition difficile», estime le FMI dans un premier rapport publié en prélude à son assemblée annuelle qui se tient la semaine prochaine à Lima, au Pérou.

Le ralentissement économique en Chine, grand consommateur de matières premières, a aggravé une tendance de chute mondiale des cours, et notamment du pétrole, qui s'est révélée au cours des trois dernières années.

Les pays exportateurs, en Afrique, au Moyen-Orient mais également en Amérique du Sud, ont, en conséquence vu leur croissance ralentir «considérablement», indique le FMI dans son rapport, assurant que ces difficultés devraient se prolonger dans les prochaines années.

Selon ses estimations, les faibles cours des matières premières pourraient retirer chaque année «un point de pourcentage» aux taux de croissance économique des pays exportateurs d'ici à 2017.

Les pays exportateurs de produits énergétiques seront les premiers touchés avec une croissance économique annuelle amputée de «2,5 points de pourcentage» en moyenne, indique le rapport.

Cette mise en garde intervient alors que plusieurs de ces pays émergents pourraient par ailleurs être déstabilisés par la prochaine normalisation de la politique américaine qui risque de les priver de capitaux.

Dans un second rapport publié lundi, le FMI assure qu'une dépréciation monétaire de 10% dope les exportations nettes d'un pays d'un montant équivalent à «1,5% du produit intérieur brut».

«Les récents mouvements monétaires ont été inhabituellement importants», note également le Fonds, évoquant l'appréciation du dollar par rapport à l'euro et la dévaluation des monnaies chinoise et japonaise.