TransCanada fait le ménage dans la haute direction de sa filiale Oléoduc Énergie Est dans l'espoir de relancer le processus d'acceptation de son projet de pipeline controversé.

La Presse Affaires a appris que TransCanada a remplacé le président d'Énergie Est du début de la semaine en nommant John Soini à la place de François Poirier, qui avait été nommé en avril 2014.

M. Poirier aboutit à la vice-présidence principale, stratégie et développement corporatif, au sein du service du développement corporatif et finances de TransCanada.

«Il demeurera toutefois activement impliqué dans le projet Oléoduc Énergie Est, écrit dans un courriel Jonathan Abecassis, porte-parole de TransCanada. Au cours de ses 25 années dans le secteur financier, François a été impliqué dans le développement et la mise en oeuvre de stratégies par le passé.»

Quant au nouveau titulaire de la présidence, John Soini, il était auparavant vice-président, pipeline, chez Énergie Est. Il détient une maîtrise en administration des affaires de la Haskayne School of Business.

«L'expérience de John avec les pipelines et son expertise en gestion de projet, notamment dans le cadre d'Énergie Est, sont des atouts qui contribueront à l'engagement de TransCanada quant à la réalisation du projet», écrit Jonathan Abecassis.

Nommé il y a 18 mois

La mutation de Poirier n'est pas sans étonner, lui qui avait été nommé à son poste il y a 18 mois. Il avait accepté de tourner le dos au prestige de la présidence de Wells Fargo Canada pour relever le défi de construire un pipeline de 12 milliards et d'une longueur de 4600 kilomètres.

«J'ai tourné le dos à une carrière fructueuse dans le secteur financier pour accomplir quelque chose d'important pour mon pays», avait confié M. Poirier au quotidien National Post en juin dernier.

Il ne s'agit pas du seul changement dans l'organigramme d'Énergie Est. La semaine dernière, on apprenait que TransCanada avait nommé Louis Bergeron comme vice-président, Québec et Nouveau-Brunswick, à la place de Jon Van der Put, devenu responsable de la sécurité et des mesures d'urgence de l'entreprise.

M. Bergeron a dirigé la construction du pipeline Saint-Laurent, reliant la raffinerie Jean-Gaulin d'Ultramar, à Lévis, à son terminal de Montréal-Est. Il avait assumé le rôle de promoteur, en plus d'être responsable des études d'impact, de l'ingénierie, des communications et des relations avec les propriétaires. Il a même été élu personnalité de l'année par l'Association Pipeline en 2012.

«TransCanada change d'approche, dit une personne qui connaît bien le dossier, sous le couvert de l'anonymat. Avec M. Poirier, l'approche était financière. Là, il y a vraiment une approche d'aller chercher des gens qui ont une expertise terrain très "opérationnelle"», dit cette source.

L'opposition au projet grandit dans la société civile québécoise. Dans le dernier mois, les villes de Terrebonne et Laval ont exprimé leur opposition au passage de l'oléoduc sur leur territoire. Elles s'inquiètent notamment de la sécurité et de la préservation de l'eau. Le tracé proposé traverse quelque 600 cours d'eau au Québec.

Oléoduc Énergie Est en un coup d'oeil

> Mise en service prévue: 2020

> Coût: 12 milliards

> Longueur: 4600 kilomètres

> Capacité: 1,1 million de barils par jour