Les cours du pétrole ont terminé la séance en hausse lundi, sans pourtant que les analystes s'accordent à penser que les signes d'un déclin de la production américaine justifient une reprise des prix.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a gagné 2,00 $ US à 46,68 $ US sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), effaçant presque ses pertes de vendredi.

«Le marché a réussi à légèrement rebondir dans ce qui ressemble à une correction technique, sans qu'aucune actualité sur les données fondamentales du marché vienne justifier une hausse», a commenté Tim Evans, chez Citi.

«Les volumes d'échange ont été très légers», a commenté pour sa part Ted Sloup, chez iiTrader.com.

Selon lui, les investisseurs n'ont trouvé qu'un «prétexte» dans l'annonce d'une nouvelle baisse du nombre de puits en activité, sortie vendredi, pour faire remonter des prix qui sont selon lui «surtout guidés par des considérations techniques», liées notamment aux fluctuations de la Bourse américaine.

Selon un décompte de la société de services pétroliers Baker Hughes donné vendredi, le nombre de puits de forage en activité a baissé de 8 unités la semaine dernière, à 644 puits, soit «57% de puits en moins qu'à la fin du mois de décembre» 2014, selon les analystes de Commerbank.

«Il a fallu attendre le week-end pour que la nouvelle fasse son chemin, mais le déclin des puits de forage aux États-Unis pour la troisième semaine consécutive a fait grimper le Brent et le WTI», notait Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets.

«Les prix bas du pétrole se font ressentir (sur la production, NDLR) et les principales régions de production de pétrole de schiste risquent en particulier de subir des dommages durables», relevait-on chez Commerzbank.

Toutefois, M. Evans a minimisé l'impact de la baisse de production américaine sur le déséquilibre mondial entre l'offre surabondante et la demande.

«Certains producteurs sont sous pression, mais l'approvisionnement mondial reste supérieur à la demande, vu la forte production de l'OPEP», l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a-t-il fait valoir.

En outre, les «progrès significatifs» réalisés dans l'enquête sur le nucléaire iranien, dont a fait état lundi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), «signifient que le rétablissement de la production iranienne va se confirmer, avec des barils supplémentaires qui viendront aggraver la surabondance d'offre», a ajouté M. Evans.

De son côté Matt Smith, chez ClipperData, a cité une étude du cabinet de conseil Wood MacKenzie qui a chiffré à 220 milliards de dollars la réduction d'investissements dans le secteur de l'exploration-production pétrolière en 2015-16, soit une chute de 20% à 30%.