Les cours du pétrole ont légèrement rebondi mardi à New York, dans un marché n'osant guère se réjouir que le ministère de l'Énergie (DoE) table sur une réduction de la production américaine, en attendant la décision de la Réserve fédérale de jeudi et son impact éventuel sur le dollar.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a gagné 59 cents à 44,59 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'était le dernier jour de cotation, valait 46,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 26 cents par rapport à la clôture de lundi.

«Nous attribuons la hausse aux données du DoE d'hier montrant qu'on assiste à une baisse de la production», a déclaré Matt Smith, chez ClipperData, montrant selon lui qu'il s'agit «d'une tendance installée».

«Mais les choses vont rester irrégulières jusqu'à la décision de la Fed jeudi», a-t-il ajouté.

La banque centrale américaine doit annoncer jeudi si elle relève les taux d'intérêt pour la première fois depuis près de dix ans, ce qui aurait pour conséquence de revaloriser le dollar.

Or, tout regain de vigueur du dollar tend à peser sur les cours du pétrole, dont les échanges sont libellés en billets verts, car il pénalise les acheteurs munis d'autres devises.

«Ce matin on a vu des statistiques ne plaidant pas pour une hausse des taux», a noté M. Smith en évoquant les déceptions provoquées notamment par les ventes de détail d'août et l'activité manufacturière dans la région de New York en septembre, «mais cela va rester très hésitant».

Stocks attendus aux É.-U.

Une demi-heure avant la clôture, les cours se sont brièvement inscrits dans le rouge lorsque la rumeur a couru que la Maison-Blanche s'opposerait à une levée de l'interdiction d'exporter du pétrole américain, a-t-il noté par ailleurs.

Le marché se préparait aussi à découvrir mercredi matin les annonces hebdomadaires du DoE sur les stocks de brut aux États-Unis, dont l'association professionnelle API devait donner une estimation mardi après la clôture.

«Le WTI tente un rebond, car les données hebdomadaires pourraient révéler une nouvelle baisse des stocks au terminal de Cushing», estimait Tim Evans, chez Citi.

Cela n'empêche pas que «le marché physique de pétrole reste en surplus, avec un risque qu'une reprise de la production iranienne et/ou libyenne n'empire l'offre totale de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l'excès au niveau mondial», ajoutait-il.

«La persistance durable d'un excès d'offre et d'une demande mondiale qui devrait rester atone l'an prochain pourrait conduire le pétrole vers le seuil des 30 dollars le baril, ce qui constitue une cible conservatrice», soulignait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.

Selon cet analyste, un recul beaucoup plus accentué n'est pas exclu «étant donné que rien aujourd'hui ne permet d'espérer un redémarrage substantiel de la croissance mondiale».