Les prix du pétrole glissaient lundi en cours d'échanges européens, dans un marché qui devrait rester calme en l'absence des opérateurs américains, mais prudent face à la surabondance d'offre et des marchés financiers fragiles.

Vers midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 47,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,64 dollar par rapport à la clôture de vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 1,44 dollar à 44,61 dollars.

Les cours du Brent étaient de nouveau sous pression ce lundi, toujours lestés par la surabondance d'offre qui plombe les cours depuis plus d'un an, selon plusieurs analystes.

«Une production à un plus haut en trois ans en mer du Nord et au Nigeria combinée avec la possibilité d'une levée des sanctions contre l'Iran pas plus tard qu'au premier trimestre de l'année prochaine met la pression sur les cours», estimait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.

Plusieurs analystes notaient par ailleurs des volumes d'échanges particulièrement bas en ce début de semaine sur les marchés pétroliers, alors que les opérateurs de marchés américains sont absents à cause d'un jour férié aux États-Unis pour la fête du Travail.

Mais les analystes du courtier PVM restaient néanmoins prudents, n'écartant pas la possibilité d'une nouvelle semaine de volatilité, «car les investisseurs chinois sont de retour après une pause de trois jours» pour les commémorations du 70e anniversaire de la capitulation japonaise.

La Bourse de Shanghai a chuté de 2,52 % tandis que celle de Shenzhen a gagné 0,20 %, les craintes sur l'économie chinoise - dont le PIB a été révisé à la baisse - persistant malgré les assurances des autorités sur la fin «proche» de la «correction» des marchés boursiers.

«L'incertitude quant aux développements du côté des fondamentaux de marché est exacerbée par la fragilité des marchés financiers, et notamment par le résultat de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) les 16 et 17 septembre», expliquaient les analystes de JBC Energy.

Les prix du pétrole restaient en effet sous la pression des spéculations sur la date d'une éventuelle hausse du taux directeur de la Fed avant une réunion cruciale de l'institution mi-septembre. Une telle hausse rendrait le dollar plus attractif pour les investisseurs.

«Le pétrole est affecté par ces spéculations à cause de leurs impacts sur la force du dollar», notaient les courtiers de PVM.

Un renchérissement du dollar, monnaie d'échange du pétrole brut, tend en effet à peser sur les cours, car il pénalise les acheteurs munis d'autres devises.