Les cours du pétrole ont cédé un peu de terrain vendredi, résistant mieux que Wall Street à la nervosité provoquée par des chiffres mitigés de l'emploi aux États-Unis grâce au repli marqué du nombre de puits en activité.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en octobre a perdu 70 cents à 46,05 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), restant toutefois en petite hausse sur l'ensemble de la semaine.

Selon les chiffres communiqués par la société de services pétroliers Baker Hughes, il y avait cette semaine 13 puits de pétrole de moins en activité que la semaine précédente aux États-Unis, et neuf de moins au Canada.

«Cela signifie moins de production à l'avenir», a expliqué James Williams, de WTRG Economics.

Du coup les cours ont ralenti leur chute et restent en petite hausse sur la semaine.

Le marché a néanmoins réagi négativement à l'annonce des chiffres sur l'emploi aux États-Unis, avec des créations d'emploi moins nombreuses que prévu, mais un taux de chômage en baisse.

«Le marché pense que ces chiffres sont suffisamment bons pour ouvrir à la voie à une hausse des taux d'intérêt (par la Réserve fédérale) ce mois-ci», a expliqué Matt Smith, de Clipper Data.

Une hausse des taux aurait pour effet de rendre le dollar plus attrayant et donc plus fort par rapport aux autres devises, ce qui pénalise les cours du pétrole qui sont libellés en billets verts.

Les cours demeuraient également sous la pression d'une offre surabondante alors que l'Arabie saoudite, qui a de nouveau baissé ses prix à l'exportation vers le marché asiatique notamment, poursuit sa stratégie de protection de ses parts de marchés.

«À cause de la politique d'augmentation de la production poursuivie par l'Arabie saoudite et des records de production de l'Irak, le marché est surapprovisionné. En plus, il y a la perspective du retour du pétrole iranien», expliquait-on chez Commerzbank.

M. Williams a précisé qu'il évaluait à 2 millions de barils par jour le niveau de la surproduction mondiale, et vu l'approche de la saison des opérations de maintenance des raffineries américaines, qui devront utiliser moins de brut, «il n'y a pas d'optimisme pour soutenir les prix».

Selon lui, le spectaculaire rebond des dernières séances du mois d'août n'a pas encore été corrigé, «mais je pense que ça va arriver dans la semaine qui vient, plus ou moins», a-t-il dit.