Les cours du pétrole ont ouvert en baisse vendredi à New York, les investisseurs n'ayant pas trouvé dans les chiffres sur l'emploi américain de quoi se faire une idée claire de l'état de l'économie.

Vers 9 h 20, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre cédait 28 cents à 46,47 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

La réaction du marché du pétrole aux chiffres de l'emploi en août aux États-Unis «va dépendre de la réaction de la Bourse», a déclaré Phil Flynn, chez Price Futures Group, car actuellement le marché pétrolier semble suivre le mouvement imprimé par les marchés d'actions, qu'il «regarde pour voir si les cours du pétrole sont trop bas».

Le taux de chômage aux États-Unis a reculé à son plus bas niveau depuis avril 2008, juste avant la crise financière, mais les créations d'emplois en août ont été inférieures aux attentes.

Résultat, l'impact de ces statistiques sur la décision de la banque centrale américaine (Réserve fédérale) de relever ou non les taux d'intérêt dans deux semaines est impossible à évaluer, selon M. Flynn.

«Ces chiffres ne sont ni horribles ni formidables, donc le débat va se prolonger sur la perspective d'une hausse des taux», a-t-il expliqué.

Une hausse des taux de la Fed rendrait le billet vert plus rémunérateur donc plus attractif, mais le renchérissement possible du dollar, monnaie d'échange du pétrole brut, tend à peser sur les cours, car il pénalise les acheteurs munis d'autres devises.

D'un autre côté, le marché pétrolier tend à saluer tous les bons chiffres sur l'économie américaine, y voyant la perspective du maintien d'une demande solide aux États-Unis.

En tout état de cause, «après plusieurs jours de volatilité extrême sur les marchés, les prix du pétrole semblent s'être calmés», notaient pour leur part les analystes de Commerzbank.

Mais les cours demeurent sous la pression d'une offre surabondante alors que l'Arabie Saoudite, qui a de nouveau baissé ses prix à l'exportation vers le marché asiatique notamment, poursuit sa stratégie de protection de ses parts de marchés.

«À cause de la politique d'augmentation de la production poursuivie par l'Arabie Saoudite et des records de production de l'Irak, le marché est sur-approvisionné. En plus, il y a la perspective du retour du pétrole iranien», expliquait-on chez Commerzbank.

Mais M. Flynn avançait aussi quelques éléments pouvant soutenir les cours au dernier jour de la semaine, surtout «des risques géopolitiques accrus», citant notamment la présence cette semaine de cinq navires militaires chinois dans la mer de Bering qui sépare la Russie de l'Alaska, durant une visite dans cet État du président américain.

«Quand il y a ce genre d'actualité géopolitique, les gens hésitent généralement à parier sur la baisse du pétrole à la veille d'un long week-end», a estimé M. Flynn, en référence à lundi qui sera férié pour cause de fête du Travail aux États-Unis.