Le marché pétrolier a bondi de quelque 10% jeudi à New York, les observateurs hésitant toutefois entre un rééquilibrage après une période de chute, ou un véritable espoir d'amélioration du marché, notamment après un bon chiffre sur la croissance américaine.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a gagné 3,96 dollars à 42,56 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), revenant au niveau auquel il se trouvait à la mi-août. Il avait depuis plongé sous les 40 dollars.

Les cours restent loin des 60 dollars le baril autour desquels ils gravitaient pendant le printemps, et des 100 dollars qu'ils dépassaient à la mi-2014, mais cette hausse est, en matière de pourcentage, la plus importante enregistrée en une séance à New York depuis la fin 2009.

«Étant données les conditions du marché, il était allé trop bas, et désormais, tout le monde essaie de faire demi-tour», a jugé Carl Larry, de Frost & Sullivan.

Il estimait que les cours avaient notamment profité d'une révision en très nette hausse du produit intérieur brut (PIB) américain pour le deuxième trimestre, à 3,7% de croissance contre 2,3% précédemment.

«Le chiffre sur le PIB était si bon, à près de 4%, que cela a soudainement rappelé aux gens que (les États-Unis) sont une économie qui croît et que la demande va s'améliorer», a-t-il jugé.

Néanmoins, cet optimisme n'était pas partagé par tous les analystes, d'autant que les cours restent proches de leurs plus bas niveaux depuis six ans et demi, alors qu'ils dépassaient encore 100 dollars le baril en juin 2014.

La révision en hausse de la croissance «a peut-être encouragé des investisseurs à passer à l'achat, mais il faut noter que le lien entre le PIB et la consommation de pétrole n'est pas infaillible», a ainsi tempéré Tim Evans de Citi.

Pour lui, le rebond de jeudi «ressemble à un rééquilibrage en hausse attendu de longue date» et a été «soutenu par une reprise des Bourses mondiales», mais pas par des facteurs spécifiques au marché pétrolier, toujours sous le coup d'une offre pléthorique.

Les places financières mondiales, en particulier les indices européens, ont retrouvé des couleurs après un début de semaine chaotique, bénéficiant du soutien des banques centrales, ce qui permet d'apaiser les inquiétudes nourries par le ralentissement chinois. La Bourse de Shanghai a elle-même interrompu une longue série de baisses en prenant plus de 5%.