Les cours du pétrole ont fini la journée sans direction jeudi, en hausse à New York mais en baisse à Londres, le marché semblant chercher à se stabiliser au lendemain d'une nouvelle dégringolade rapprochant les prix des niveaux atteints au creux de la récession de 2008-09.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre, dont c'était le dernier jour de cotation, a gagné 34 cents à 41,14 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le contrat d'octobre, qui doit servir de contrat de référence à partir de vendredi, a gagné juste 5 cents à 41,32 dollars.

En revanche, à Londres, les tentatives de rebond du cours du baril de Brent de la mer du Nord ont tourné court. Le contrat pour livraison en octobre a cédé 54 cents à 46,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Je crois que nous nous sommes approchés d'un niveau où on pourrait avoir excessivement bradé le brut, et le marché tente de reprendre pied», a commenté Gene McGillian, chez Tradition Energy.

«Le rebond pourrait aussi être dû à un petit repli du dollar, et à une chasse aux bonnes affaires», a-t-il ajouté.

Pour autant, M. McGillian était loin d'annoncer la fin de la chute de cours, qui a dépassé les -30% en deux mois, le WTI ayant marqué un nouveau plus bas en six ans et demi vers 9h40 GMT (5h40 heure du Québec) à 40,21 dollars le baril.

«On a l'impression que chaque fois qu'on a des actualités à la tonalité baissière, le marché s'enfonce encore», a souligné M. McGillian, soulignant à cet égard que les chiffres hebdomadaires sur le nombre de puits de pétrole aux Etats-Unis seraient particulièrement suivis vendredi.

La société de services pétroliers Baker Hughes publie chaque vendredi une estimation du nombre de puits en activité aux États-Unis, que les investisseurs cherchent à interpréter comme un signal de la réduction ou de l'augmentation de la production nationale de pétrole brut, même si d'autres facteurs comme des progrès de productivité sont en jeu.

Globalement néanmoins, «à près de 40 dollars le baril on se rapproche d'un niveau où le rapport risque/récompense commence à favoriser ceux qui parient sur une hausse» des cours, a dit M. McGillian.

«Toute augmentation des risques géopolitiques ou de signes que l'offre pourraient commencer à décliner en raison d'un ralentissement des forages en Amérique, ou que la croissance chinoise pourrait ne pas ralentir aussi soudainement qu'attendu, laisse le marché vulnérable à un retournement, c'est ce qui explique que la chute (des cours) se soit un peu ralentie», a-t-il précisé.

Reste que de nombreux analystes estiment que les cours du WTI sont en train de tester le seuil des 40 dollars. S'ils passent sous ce niveau, il n'y a pas de raison pour qu'ils ne dégringolent pas plus bas, suggérait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

Quant au Brent, beaucoup s'attendent à ce qu'il renoue avec ses plus bas en plus de six ans atteints en janvier dernier.

«Les efforts de consolidation du Brent la semaine dernière ont été ruinés mercredi par le mouvement de vente entraîné par les statistiques du département américain de l'Énergie (DoE)», c'est à dire la hausse marquée et imprévue des stocks de pétrole brut aux États-Unis, a souligné Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.