Les cours du pétrole ont nettement monté lundi à New York, se rééquilibrant après trois séances de baisse, sans pour autant témoigner d'un véritable regain d'optimisme sur un marché toujours inquiet du niveau élevé de l'offre.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre a pris 1,09 dollar à 44,96 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), se maintenant sous le seuil des 45 dollars.

«Les investisseurs cherchent tout simplement à effectuer des achats à bon compte», a estimé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. «Il n'y a pas de véritable actualité qui expliquerait» le rebond des cours, «mais ils ont tellement baissé la semaine dernière que les gens sentent que l'on arrive à un plancher et qu'il est temps d'acheter.»

À New York, le cours du baril a perdu près de deux dollars lors des trois précédentes séances et, plus largement, il a rechuté depuis le début juillet après une période de stabilisation autour de 60 dollars d'avril à juin.

«Pour les cours du pétrole, c'est la dernière tentative en date d'effectuer un rééquilibrage en hausse, du moins à court terme», a commenté Tim Evans, de Citi, pour qui ce rebond est entre autres soutenu par un relatif apaisement des inquiétudes sur la demande chinoise.

En chute depuis juin, «la Bourse de Shanghai a pris près de 5 %, dans l'idée que le gouvernement va prendre de nouvelles mesures de relance, et les importations ont atteint un nouveau record mensuel en juillet», a-t-il noté.

À plus de trente millions de tonnes, soit quelque 7,3 millions de barils par jours (mbj), «les importations chinoises de brut dépassent de plus de 10 % celles de la même époque de l'an dernier», ont souligné les experts de Commerzbank, estimant que la Chine, deuxième consommateur mondial, avait sauté sur l'occasion que représente la rechute des prix.

Autre élément de soutien pour le marché, «on évoque la nécessité pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de réduire sa production», a noté M. Evans.

Plus précisément, le ministre algérien de l'Énergie Salah Khebri, dont le pays a perdu la moitié de ses revenus en raison de la baisse des prix de l'or noir, a rapporté que des consultations étaient en cours entre les pays de l'OPEP au sujet d'une éventuelle réunion extraordinaire du cartel sur la baisse des cours.

Toutefois, par la suite, «deux membres de l'organisation ont signalé que le cartel n'avait pas pour projet d'organiser une réunion extraordinaire, malgré les propos du ministre de l'Énergie algérien», ont noté les analystes de PVM.