Les cours du pétrole ont baissé lundi pour la quatrième séance consécutive, la chute des Bourses chinoises alimentant la déprime d'un marché en rechute depuis le début du mois.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre, qui baisse désormais de façon ininterrompue depuis une semaine, a perdu 75 cents à 47,39 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a reculé plus lourdement de 1,15 dollar à 53,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Le marché, qui s'était stabilisé autour de 60 dollars le baril au cours du printemps, poursuit ainsi sa rechute entamée début juillet et se rapproche de ses plus bas niveaux depuis six ans, qu'il avait atteint en mars sous les 45 dollars.

«Pour le moment, le marché continue à chercher un plancher», a résumé Gene McGillian, de Tradition Energy.

Lundi, les investisseurs se sont surtout inquiétés de la chute des Bourses en Chine, où la place de Shanghai a perdu 8,5 % et souligné ainsi les limites de l'action gouvernementale pour restaurer la confiance des investisseurs dans la deuxième économie mondiale.

Cette chute a provoqué «une baisse des cours des matières premières à travers le monde, par crainte qu'elle affaiblisse la demande en Chine», deuxième consommateur mondial de pétrole, a noté Tim Evans, de Citi.

Déséquilibre physique 

«Les craintes au sujet de la demande s'insinuent sur le marché», déjà préoccupé de longue date du niveau excessif de l'offre, a commenté M. McGillian. «On s'inquiète [...] des niveaux sans précédent de production à travers le monde.»

À ce titre, les investisseurs restent déprimés par l'annonce en fin de semaine dernière d'une nette progression des puits de pétrole en activité aux États-Unis, selon le décompte hebdomadaire établi par le groupe privé Baker Hughes.

Avec 21 unités en plus la semaine dernière, ce chiffre a monté «de façon conséquente», a jugé Carl Larry, de Frost & Sullivan. «Peut-être va-t-on voir la production augmenter ou rester stable lors des prochains mois, et non baisser fortement comme on le pensait.»

Toutefois, «les décisions de déployer plus de puits de forage ont été certainement prises lorsque le WTI s'échangeait autour de 60 dollars le baril en mai et juin», ont relativisé les analystes de JBC Energy. «La réaction face à la dernière baisse des prix est à venir.»

Désormais, «le pétrole brut pourrait faire partie des matières premières sensibles aux développements macroéconomiques de la semaine, dont la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale mardi et mercredi, et la première estimation du produit intérieur brut (PIB) américaine jeudi», a prévenu M. Evans.

Même si ces éléments peuvent faire varier dans un sens ou l'autre les cours à court terme, «on gardera en tête que l'équilibre physique du marché est toujours défavorable, et devrait le rester tant que la production l'Organisation des pays exportateurs de pétrole maintiendra en l'état sa production ou continuera à l'augmenter», a-t-il conclu.

L'OPEP a maintenu inchangé son plafond théorique de production à 30 millions de barils par jour (bpj) en juin, même si son offre est dans les faits plus élevée, et le marché craint que l'accord conclu le 14 juillet sur le nucléaire iranien aggrave encore la surabondance de pétrole.