L'entreprise Nexen s'est excusée pour le déversement de quelque cinq millions de litres d'un mélange de bitume, d'eau et de sable d'un oléoduc, survenu mercredi près de Fort McMurray, en Alberta.

Le vice-président principal des activités canadiennes de Nexen, Ron Bailey, a affirmé en conférence de presse, vendredi, que l'entreprise ignorait pour l'instant ce qui peut avoir causé la fuite dans l'oléoduc, qui avait été construit seulement l'année dernière. Les systèmes de détection automatiques ont aussi fait défaut.

Une enquête est en cours pour déterminer ce qui a pu se passer.

«Nous sommes profondément inquiets de cela et nous nous excusons sincèrement quant aux conséquences que cela a causées. Nous ferons tout le nécessaire avec les autorités de réglementation qui nous aident à décider ce qu'il faut faire», a déclaré M. Bailey.

C'est un entrepreneur qui avait découvert la fuite, mercredi après-midi. Le robinet de l'oléoduc a aussitôt été fermé, mais cela n'a pas empêché l'importante fuite.

L'entreprise, qui a été rachetée par le géant énergétique chinois CNOOC en 2013, a précisé que la zone affectée par le déversement couvre environ 16 000 mètres carrés, principalement sur le trajet de l'oléoduc.

M. Bailey a expliqué que des employés s'étaient ensuite rendus sur le site pour colmater la fuite et pour minimiser ses effets sur la faune et les cours d'eau à proximité. L'entreprise a construit une route permanente pour permettre aux camions de transporter les produits du déversement.

La première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, qui était à Terre-Neuve pour la réunion du Conseil de la fédération, a défendu les oléoducs qui constituent, selon elle, le moyen de transport de pétrole et de gaz le plus sécuritaire. «Ce qui compte, c'est que nous devons apprendre de cette fuite», a-t-elle souligné.

Un porte-parole de la ministre de l'Énergie Margaret McCuaig-Boyd a affirmé qu'elle était en contact régulièrement avec l'Agence de réglementation de l'énergie de l'Alberta et qu'elle surveillait la situation de très près. «Nous prenons cette fuite d'oléoduc très au sérieux», a affirmé le porte-parole Brad Hartle dans un communiqué.

Le directeur des programmes nationaux de la fondation Sierra Club s'est dit malgré tout inquiet de la situation. «Il y a toujours des dégâts et c'est généralement permanent. (...) C'est plein d'éléments toxiques qui ne devraient pas être dégagés dans l'environnement», a déploré John Bennett.