Les cours du pétrole ont nettement baissé mercredi, le marché étant repris par le pessimisme quant aux conséquences de l'accord sur le nucléaire iranien annoncé la veille, sans trouver de soutien dans les chiffres hebdomadaires sur les réserves américaines.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août, qui avait pris près d'un dollar mardi, a rechuté de 1,63 dollar à 51,41 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), son plus bas niveau de clôture depuis trois mois.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a reculé de 1,65 dollar à 56,86 dollars.

Le marché replonge ainsi après avoir tenté mardi de garder la tête haute face à l'accord entre Téhéran et les grandes puissances, qui ouvre la voie à une levée des sanctions et donc à une reprise des exportations de pétrole iranien.

«Le monde essaie toujours de déterminer ce que signifie l'accord nucléaire avec l'Iran, et quand son pétrole va arriver sur le marché», a résumé James Williams, de WTRG. «On est en train d'être frappés par la réalité.»

Les investisseurs avaient initialement gardé une certaine sérénité sur les conséquences immédiates de cet accord, dont l'approbation risque d'être délicate au Congrès américain, et qui ne prévoit une levée progressive des sanctions qu'à partir de la fin de l'année, après une inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), liée à l'ONU.

Toutefois, «quand on lit les articles à propos des effets de cette situation sur le pétrole (...), la conclusion générale, c'est qu'il finira par y avoir plus de brut iranien sur le marché et que les Saoudiens ne réduiront probablement pas leur propre production pour le compenser», a rapporté M. Williams.

Dans ce contexte de pessimisme, le marché n'a pas obtenu de soutien des chiffres hebdomadaires du gouvernement américain sur l'état des réserves aux États-Unis, malgré une baisse de plus de quatre millions de barils des stocks de brut.

Selon les analystes de Capital Economics, ce déclin n'a pas été suffisant pour contrebalancer les hausses des stocks des semaines précédentes.

Enfin, les cours ont aussi souffert d'un renforcement du dollar, après des propos de la présidente de la Réserve fédérale (Fed), Janet Yellen. Libellés en monnaie américaine, les échanges pétroliers en deviennent plus coûteux et donc moins intéressants pour les investisseurs.