Les cours du pétrole ont encore un peu baissé mardi à New York, au lendemain d'une dégringolade de presque 8%, pénalisé par le renforcement du dollar dans un marché peinant à trouver des motifs d'optimisme.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août a cédé 20 cents à 52,33 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), restant au plus bas depuis la mi-avril.

«Cela fait un certain temps que ce marché voyait un surplus de l'offre, mais maintenant on se pose des questions sur la demande, et le marché y réagit», a déclaré Gene McGillian, de Tradition Energy, en référence à la crise grecque et à la chute des Bourses chinoises, qui font craindre un ralentissement de la demande en Europe et en Chine.

«Et puis en plus le renforcement du dollar est un autre facteur de baisse», puisque les échanges de brut sont libellés en billets verts.

Vers 13H40 l'euro valait 1,0966 dollar, contre 1,1057 lundi vers 16H00.

Enfin, dernier facteur, les pourparlers entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire de la République islamique: «Le fait que la date limite ait encore été repoussée (de mardi à vendredi) fait qu'on s'inquiète qu'on puisse avoir un accord, ce qui conduirait à une levée des sanctions (...) Or les Iraniens ont dit qu'ils seraient en mesure d'augmenter leurs exportations» en ce cas, a souligné M. McGillian.

Plus largement, expliquait Tim Evans, chez Citi, «nous ne voyons pas de consensus sur les données fondamentales du marché. Il semble que certains soutiennent encore que l'équilibre entre l'offre et la demande est plus serré qu'on le dit, avec une croissance saisonnière de la demande qui la resserrerait encore. Toutefois nous continuons à nous inquiéter qu'une stabilisation de la production américaine et une hausse de la production de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) débouche sur (...) un surplus qui pourrait durer jusqu'en 2016».

De son côté, le ministère de l'Énergie a indiqué mardi qu'il tablait sur des cours du WTI à 55 dollars le baril en moyenne en 2015, et 62 dollars en 2016, contre 60 dollars en juin.

Il table par ailleurs sur un net resserrement de l'écart entre l'offre et la demande au premier trimestre 2016, grâce à une baisse de la production et une légère reprise de la demande, tirée par les États-Unis.