Les cours du pétrole ont terminé proches de l'équilibre jeudi à New York, se stabilisant sans effacer leur forte baisse de la veille dans un marché sous la pression d'une offre excessive et d'une actualité économique peu engageante à travers le monde.

Pour la dernière séance de la semaine, en raison d'un jour férié vendredi aux États-Unis, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a perdu trois cents à 56,93 dollars sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), au lendemain d'un déclin de quelque 2,50 dollars, restant ainsi à son plus bas niveau depuis plus de deux mois.

Certains investisseurs ont pris conscience qu'«il y a eu hier une réaction excessive aux chiffres sur les réserves américaines», a estimé Phil Flynn, de Price Futures Group.

Les cours avaient en effet nettement accéléré leur baisse mercredi après l'annonce par le gouvernement américain d'une hausse hebdomadaire de plus de deux millions de barils dans les stocks de brut aux États-Unis, alors que les analystes s'attendaient à une baisse comme lors des deux derniers mois.

«Si l'on y  regarde bien, la seule raison à cette hausse, c'est que les importations ont bondi parce que la tempête tropicale Bill les avaient ralenties la semaine précédente», a souligné M. Flynn. «Donc je ne pense pas que ce chiffre était si défavorable.»

Toutefois, les cours, qui ont passé l'essentiel de la séance de jeudi dans le vert, se sont finalement repliés juste avant la clôture face à «la fin du déclin historique des puits en activité aux États-Unis», a-t-il noté.

Selon un décompte établi par le groupe privé Baker Hughes, «ils ont monté cette semaine de 12 unités, soit la première hausse depuis décembre, ce qui a réduit l'élan enregistré en début de journée», a rapporté M. Flynn.

De plus, le déclin des précédents mois ne s'est toujours pas traduit par une baisse marquée de la production américaine, qui, selon les chiffres publiés mercredi par le département de l'Énergie, dépasse toujours 9,5 millions de barils par jour.

Pour le reste, le marché s'est contenté vendredi de scruter la situation internationale et s'est «croisé les bras en attendant de nouveaux développements sur la Grèce et les négociations sur le nucléaire iranien», a commenté Matt Smith, de ClipperData.

En ce qui concerne la situation grecque, qui pèse sur l'ensemble des marchés, on attend peu de développements concrets avant un référendum dimanche sur les demandes des créanciers, tandis que l'effervescence diplomatique autour du nucléaire iranien a repris de plus belle jeudi, afin de trouver un accord susceptible de lever les sanctions contre la République islamique.

Les investisseurs pétroliers craignent la perspective d'un tel accord, car il pourrait permettre à Téhéran de faire couler plus d'or noir sur un marché mondial déjà trop approvisionné.