Les cours du pétrole ont fortement baissé mercredi à New York, le marché accusant le coup d'une hausse inattendue des réserves américaines de brut, dans un environnement économique déjà défavorable en Chine et en Europe.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a perdu 2,51 dollars à 56,96 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à son plus bas niveau depuis deux mois.

Les cours retombent ainsi sous les 57 dollars le baril, à un niveau auquel ils n'avaient plus évolué depuis la mi-avril. C'est à cette période qu'ils avaient commencé à se stabiliser après avoir baissé en début d'année à leur plus bas niveau depuis six ans, sous les 45 dollars le baril.

«La hausse surprise des stocks américains de brut est négative pour les cours», a constaté Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Les cours, déjà en baisse de plus d'un dollar à l'ouverture, ont en effet accéléré leur recul après la publication par le département de l'Énergie (DoE) des États-Unis de ses chiffres hebdomadaires sur l'état des réserves américaines.

Or, les stocks de pétrole brut ont progressé de façon inattendue la semaine dernière aux États-Unis, interrompant deux mois de baisse continue par une progression de près de 2,5 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient à un repli de même ampleur.

Toutefois, «malgré cette hausse des réserves de brut, principalement due à une progression des importations», les chiffres du gouvernement américain n'étaient dans l'ensemble pas si négatifs, a jugé James Williams de WTRG.

«Même s'il est normal que la demande d'essence augmente à cette période de l'année», à cause des déplacements estivaux, «elle s'est bien maintenue lors des quatre derniers mois, et est nettement plus solide que l'an dernier», a souligné M. Williams. «La consommation est vraiment élevée.»

En conséquence, «c'est difficile d'expliquer cette baisse de plus de 2 dollars, et on va probablement rebondir demain», a-t-il annoncé. «Quelle que soit la raison d'un si fort recul, ce n'est sûrement pas seulement une hausse des réserves de brut. Il y a beaucoup de facteurs négatifs, que ce soit le relatif optimisme sur un accord avec l'Iran et une levée des sanctions, la chute des Bourses chinoises (...) et le problème persistant de la Grèce en Europe.»

Les Bourses chinoises, en chute depuis la mi-juin, ont encore perdu quelque 5% jeudi, tandis que la zone euro a exclu toute discussion sur un nouveau plan d'aide pour la Grèce avant de connaître le résultat du référendum prévu dimanche dans le pays.