Les cours du pétrole ont nettement rebondi mardi à New York, effaçant presque leur déclin de la veille, dans un marché nerveux face aux négociations sur l'Iran, et dans l'attente de chiffres hebdomadaires sur l'offre américaine.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a gagné 1,14 dollar à 59,47 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), au lendemain d'un déclin de 1,30 dollar.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a pris 1,58 dollar à 63,59 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Même si les cours fluctuent beaucoup d'un jour à l'autre, on reste dans l'ensemble au même niveau depuis deux mois, et le rebond d'aujourd'hui est logique après la forte baisse d'hier», a résumé Matt Smith, de ClipperData.

Les cours du pétrole se stabilisent autour de 60 dollars le baril à New York depuis la fin avril, après avoir perdu la moitié de leur valeur au second semestre de l'an dernier puis avoir chuté à leur plus bas niveau depuis six ans, sous les 45 dollars, au début 2015.

Le rebond de mardi a eu lieu dans une actualité toujours incertaine, que ce soit pour la Grèce, qui s'apprête à faire défaut sur sa dette auprès du Fonds monétaire international, ou, plus spécifiquement pour le marché du pétrole, pour l'Iran.

Alors que la date butoir à leurs pourparlers était initialement fixée mardi, les grandes puissances et Téhéran se sont laissé jusqu'au 7 juillet pour trouver un compromis historique sur le programme nucléaire de la République islamique, sans donner d'éléments très concrets à un marché pétrolier qui craint un afflux d'or noir iranien en cas de levée des sanctions.

Quoi qu'il en soit, «les sanctions sur les exportations ne devraient pas être levées avant six mois après la signature d'un accord entre l'Iran et le P5+1», ont relativisé les analystes de Citi, qui soulignaient que l'état actuel des installations du pays pourrait empêcher le secteur pétrolier d'augmenter la production au rythme prévu.

L'essence surveillée 

Comme toutes les semaines, le marché attend par ailleurs pour mercredi les chiffres hebdomadaires du gouvernement américain sur les réserves de brut et d'essence, et, auparavant, les estimations de la fédération American Petroleum Institute (API), publiées mardi après la clôture.

«Le pétrole brut est peut-être soutenu par la perspective de l'annonce d'une baisse des réserves américaines hebdomadaires de brut», a, à ce titre, estimé Tim Evans, de Citi. «Toutefois, de l'avis général, les réserves de produits pétroliers devraient avoir augmenté.»

«Les stocks d'essence ont déjà enregistré deux hausses de suite, ce qui pèse plutôt sur le marché, donc on va y faire très attention», a renchéri Bob Yawger, de Mizuho Securities.

En outre, certains observateurs espèrent toujours que la production américaine commence à donner des signes de ralentissement, alors que son niveau toujours élevé, à quelque 9,5 millions de barils par jour (bpj), contribue à peser sur le marché pétrolier, de même que le refus persistant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) d'abaisser son plafond théorique, fixé à 30 millions de bpj.

«Même si l'offre pétrolière reste élevée, avec une production à son plus haut niveau depuis trois ans pour l'OPEP en juin, la demande reste là», a nuancé M. Smith. «Aux États-Unis, sa moyenne sur quatre mois a augmenté de 7% par rapport à la même époque de l'an dernier, et les ventes restent également solides vers la Chine.»