Le ministre de l'Énergie du Nouveau-Brunswick affirme être persuadé que l'oléoduc Énergie Est sera construit, malgré les inquiétudes soulevées par le premier ministre du Québec Philippe Couillard.

M. Couillard a admis en entrevue avec l'agence de presse américaine The Associated Press, mardi, qu'il ne voyait pas beaucoup de retombées économiques pour le Québec si la province est un simple «lieu de transit» pour le pétrole issu des sables bitumineux.

Mais le ministre néo-brunswickois de l'Énergie, Donald Arseneault, croit que l'oléoduc aura des retombées économiques pour le Québec.

Le plan initial de TransCanada [[|ticker sym='T.TRP'|]], estimé au coût de 12 milliards $, prévoit d'expédier le pétrole brut de l'Alberta jusqu'à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.

TransCanada avait initialement prévu la construction d'un port maritime à Cacouna, au Québec. Mais ce plan a été rejeté en raison des inquiétudes de la population sur l'habitat des bélugas.

L'entreprise est toujours à la recherche d'un autre emplacement en sol québécois. La date initiale de lancement du projet, prévue pour 2018, a été repoussée d'environ deux ans.

Philippe Couillard a exprimé ses doutes sur les avantages du projet pour le Québec, mais il a aussi souligné ses préoccupations au sujet du transport du pétrole brut par train.

«Nous avons malheureusement et tragiquement vu au Québec que le transport ferroviaire n'est pas nécessairement le moyen le plus sécuritaire», a déclaré M. Couillard en entrevue avec l'Associated Press à New York, où il était de passage plus tôt cette semaine. M. Couillard faisait référence à la tragédie de Lac-Mégantic, dans laquelle 47 personnes ont perdu la vie il y a deux ans.

«Je préfère un monde sans carburant fossile, seulement électrique», a-t-il ajouté.

Donald Arsenault estime néanmoins que M. Couillard comprend l'importance du projet pour l'économie canadienne.

«Le premier ministre Couillard, ainsi que tous les autres premiers ministres à travers le pays, comprend l'importance de nous assurer de transporter le pétrole de l'Alberta vers les marchés. Un oléoduc est une voie sûre quand on le compare à d'autres moyens de transport et je pense qu'il comprend vraiment ça», a-t-il affirmé devant des journalistes réunis à Fredericton.

L'oléoduc Énergie Est passerait par le conduit d'un gazoduc déjà en place sur environ les deux tiers du parcours. Un nouveau conduit serait construit pour traverser le Québec et le Nouveau-Brunswick. L'oléoduc serait en mesure d'expédier jusqu'à 1,1 million de barils de pétrole brut par jour.

Pendant que TransCanada continue de chercher un nouvel emplacement québécois pour y installer un port maritime, son président-directeur général, Russ Girling, a affirmé que la possibilité d'installer un seul terminal à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, était envisagée. La décision devrait être prise d'ici la fin de l'année.