Le conglomérat industriel américain General Electric a confirmé vendredi avoir reçu une communication de griefs de la Commission européenne, qui examine son projet de rachat du pôle énergie du français Alstom, se disant prêt à d'éventuelles concessions.

«Nous continuons de travailler de manière constructive avec la Commission, y compris en explorant de potentiels remèdes qui régleraient ses inquiétudes et préserveraient l'aspect économique de la transaction», a indiqué ce porte-parole à l'AFP.

GE avait annoncé il y a un an son intention de racheter l'essentiel des activités d'Alstom dans l'énergie, une opération chiffrée à plus de 12 milliards d'euros. L'opération nécessite toutefois un feu vert de la Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe.

Celle-ci avait ouvert en février une enquête approfondie (dite «de phase 2» dans le jargon bruxellois), en invoquant notamment une possible réduction de la concurrence dans les turbines à gaz de haute puissance, principalement utilisées dans les centrales électriques utilisant ce combustible.

Aujourd'hui, seulement quatre fabricants de turbines se partagent ce marché: GE, Alstom, l'allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Hitachi Power Systems (MHPS).

La communication de griefs, qui marque une nouvelle étape de la procédure, est un document indiquant précisément aux deux groupes quelles sont les inquiétudes de Bruxelles.

Si celles-ci ne sont pas apaisées, cela peut à terme déboucher sur un veto à la fusion. Cette mesure est toutefois rarement employée: les entreprises concernées choisissent le plus souvent de modifier leur projet (en y ajoutant des cessions d'actifs ou des engagements de bonne conduite) voire, dans des cas moins fréquents, l'abandonnent d'elles-mêmes.

«La communication de griefs est une partie standard de l'enquête de phase 2 et ne préjuge pas de l'issue de la procédure», a assuré vendredi le porte-parole de GE.

Alstom avait eu un commentaire quasi identique plus tôt dans la journée après de premières informations de presse sur un envoi imminent de la missive, et estimé que «cela permettrait à General Electric et à Alstom de répondre aux questions spécifiques soulevées» par Bruxelles.

GE fait état pour le reste de «bons progrès» avec les autorités de la concurrence d'autres régions, qui ont notamment déjà donné leur feu vert au Brésil, en Afrique du Sud et en Inde. Il dit viser un bouclage de l'acquisition au deuxième semestre de cette année.