La société Énergie Valero aimerait réduire les délais administratifs pour obtenir une autorisation gouvernementale lorsque vient le temps d'inspecter ou de réparer le pipeline Saint-Laurent qu'elle exploite depuis 2012.

Elle a ainsi récemment modifié son inscription au Registre des lobbyistes du Québec en ce sens dans l'espoir de recevoir plus rapidement des certificats de conformité réglementaire ou des certificats d'autorisation environnementale.

«Nous nous sommes retrouvés, dans les dernières années, avec certaines demandes qui ont pris plus de six mois avant d'obtenir un certificat pour aller faire une inspection», a expliqué une porte-parole, Julie Cusson, lors d'un entretien téléphonique.

Actuellement, c'est à la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) que Valero soumet son programme entourant le suivi de son oléoduc de 243 kilomètres reliant sa raffinerie de Lévis à son centre de distribution de Montréal-Est.

Lorsque vient le temps d'effectuer des inspections ou des réparations, des demandes spécifiques doivent être effectuées par la société auprès du ministère de l'Environnement afin d'obtenir un certificat d'autorisation.

«Les municipalités (concernées par le tracé de l'oléoduc) ont aussi un mot à dire, a souligné Mme Cusson. Mais en ce moment, c'est à la pièce. À chaque fois que l'on veut faire une intervention, il faut envoyer une demande.»

Elle a expliqué que le plus important raffineur au Québec aimerait changer cette façon de faire afin que le ministère soit par exemple capable d'avoir une «vue d'ensemble» sur les interventions potentielles à venir dans une fenêtre pouvant varier de six à 12 mois.

Mme Cusson a indiqué que Valero n'avait encore discuté du dossier avec le gouvernement Couillard.

La société compte, d'ici la fin de l'année, effectuer des représentations auprès du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques ainsi que le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.

La porte-parole de Valero a par ailleurs assuré que la corrosion constatée depuis quelques années à certains endroits sur l'oléoduc n'était pas à l'origine de son initiative visant à réduire les délais administratifs.

Mme Cusson a minimisé les interventions réalisées par Valero à cet effet, affirmant que la corrosion s'expliquait surtout par les terres humides traversées par le pipeline ainsi que la présence de pylônes d'électricité à certains endroits.

«Ce n'est pas de l'usure prématurée, a-t-elle dit. Ce n'est pas de la rouille. Sur l'ensemble des réparations au cours des deux dernières années, au total, on parle peut-être d'une surface de 56 pouces carrés (361 centimètres carrés) sur 243 kilomètres de conduite. C'est extrêmement mineur.»

La modification de l'inscription de Valero comprend par ailleurs un mandat visant à ce que la société fasse partie des tables de discussion et de consultation entre le gouvernement du Québec et les représentants du secteur pétrolier.

Le raffineur ne fait plus partie de ces discussions depuis près de deux ans puisqu'il n'est plus membre de l'Association canadienne du carburant.

«Valero répond à 70 pour cent des besoins des Québécois en produits pétroliers, peut-on lire dans l'inscription au Registre. Par conséquent, elle estime que le gouvernement du Québec devrait l'inclure aux différentes tables de discussion et de consultation.»

La raffinerie Jean-Gaulin de la société à Lévis peut raffiner quotidiennement jusqu'à 265 000 barils.