Le projet Énergie Est de TransCanada parait «mal ficelé» estime le ministre de l'Énergie, Pierre Arcand réagissant à la confirmation de l'abandon d'un port envisagé par Cacouna par la pétrolière de Calgary.

M. Arcand comme son collègue à l'Environnement David Heurtel, ont commenté avec prudence la déclaration de TransCanada [[|ticker sym='T.TRP'|]] qui tout en reconnaissant que le projet de Cacouna était relégué aux oubliettes, soulignait que d'autres sites au Québec étaient envisagés pour un port pétrolier.

«Il y avait des retombées avec le port, il peut y en avoir d'autres, avec les taxes foncières. Mais le projet parait toujours en évolution. J'ai entendu dire qu'ils avaient discuté avec plusieurs intervenants au Québec, cela fait plusieurs semaines qu'on se doute que Cacouna n'est pas retenu, je présume qu'ils ont discuté avec des gens».

Ce dossier ne touche pas seulement l'exportation du pétrole, «il y a des aspects de sécurité énergétique, il a aussi la question du gaz, il y a un différend entre Gaz Métro et TransCanada qui ne parait pas réglé. Ce n'est pas un projet qui m'a l'air actuellement bien ficelé, arrêté.  Avant de commenter, on va attendre un projet définitif» de résumer M. Arcand.

Pour son collègue David Heurtel, «il faudra obtenir des précisions de TransCanada sur les autres sites considérés au Québec». Le ministre insiste que depuis mai dernier il avait souligné la nécessité de soumettre à une évaluation environnementale le projet Energie Est. Dans les conditions posées par Québec, la question des retombées économiques était centrale, «là on nous dit qu'il y aura peut-être un autre port ailleurs au Québec. Attendons de voir quel sera le projet, il y aura une analyse par la suite, à la lumière des sept conditions posées par Québec. Attendons de voir le projet, tout ce qu'on sait c'est qu'il n'y aura pas de port à Cacouna».

«Il devra y avoir des retombées économiques», insiste M. Heurtel.

La société TransCanada a confirmé tôt jeudi matin qu'elle ne construira pas un terminal pétrolier à Cacouna. Restant évasive, l'entreprise albertaine dit qu'elle compte modifier « la portée » du projet Énergie Est, une opération qui retardera la mise en service de l'oléoduc de deux ans.

TransCanada a confirmé les informations de La Presse, qui révélait en février que le site de Cacouna a été abandonné en raison de la présence de bélugas. Mais contrairement à ce qu'elle a laissé entendre lors de ses dernières rencontres avec le gouvernement, l'entreprise dit toujours examiner la possibilité de bâtir un port au Québec.

« D'éventuelles options alternatives pour un terminal au Québec sont présentement à l'étude », a indiqué la compagnie dans son communiqué.

L'entreprise a mis le port de Cacouna sur la glace, début décembre, lorsqu'un comité fédéral a désigné le béluga du Saint-Laurent comme une espèce « en voie de disparition ». Le terminal devait être bâti en pleine zone de reproduction de ce mammifère marin.

« Cette décision découle de la recommandation de reconnaître les bélugas comme une espèce en voie de disparition et de nos discussions continues avec les collectivités et les parties prenantes clés », a déclaré Russ Girling, président et chef de la direction de TransCanada dans un communiqué.

L'oléoduc Énergie Est devait être complété en 2018 selon les plans originaux de l'entreprise. Mais l'abandon du port de Cacouna la force à revoir son échéancier. La mise en service de l'oléoduc est maintenant repoussée à 2020.