Les exportations canadiennes de pétrole brut par voie ferroviaire aux États-Unis ont fléchi au cours des trois derniers mois de 2014, indiquent de nouvelles données de l'Office national de l'énergie (ONÉ).

Au cours du quatrième trimestre, l'équivalent de quelque 173 000 barils de pétrole a été quotidiennement transporté par rails vers le sud de la frontière, soit environ cinq pour cent de moins qu'à la même période l'an dernier (182 000 barils par jour).

Le nombre demeure tout de même 16 pour cent plus élevé que les 149 000 barils qui ont été transportés quotidiennement par voie ferroviaire au cours des trois derniers mois de 2013.

Les prix du pétrole ont diminué dans la dernière moitié de 2014, le recul s'étant intensifié davantage vers la fin de l'année - des sommets de juin au-dessus de 107 $ US le baril à moins de la moitié de ce montant. Le contrat à terme sur le pétrole brut pour livraison en avril s'échangeait sous la barre du 50 $ US vendredi.

Le militant du groupe écologiste Greenpeace Keith Stewart affirme qu'il n'a pas été surpris par les données de l'ONÉ, puisqu'il est plus coûteux de transporter le pétrole par rail que par pipeline.

«Lorsque le pétrole est à 100 $ US le baril, le 10 $ additionnel pour le transporter par rail est faisable. À 50 $ US, il l'est moins», a-t-il fait valoir.

Le mois dernier, le vice-président directeur et chef des finances de Suncor [[|ticker sym='T.SU'|]], Alister Cowan, a déclaré aux analystes que l'entreprise ne transportait pas de brut par rail vers la côte du golfe du Mexique parce que ce n'était «pas économique à ce moment».

Généralement, les sociétés pétrolières comme Suncor préfèrent transporter leur pétrole par le biais d'oléoducs. Ces entreprises ont toutefois été forcées à utiliser la voie ferroviaire, notamment parce que des projets de pipeline comme Keystone XL, de TransCanada [[|ticker sym='T.TRP'|]] ne progressent pas comme prévu.

Les défenseurs des pipelines affirment que si leurs projets d'oléoducs continuent d'être bloqués, davantage de pétrole sera transporté par rail, un moyen de transport qu'ils jugent moins sécuritaire et écologique.

Mais M. Stewart estime que les récentes données de l'ONÉ contredisent cet argument.

«Ce qui est intéressant, c'est que cela se produit au moment où l'ambassadeur du Canada aux États-Unis continue d'argumenter que si l'oléoduc Keystone n'est pas bientôt construit, tout ce pétrole sera transporté par rail», a-t-il souligné.

«La preuve n'appuie pas ses dires et cela ne se produira pas.»