Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont continué de chuter cette semaine dans un contexte économique morose, plombés également par la chute des prix du pétrole et un dollar fort.

Les prix des métaux de base ont souffert du contexte économique terne en Europe, où la situation politique en Grèce continue notamment de susciter des inquiétudes.

Par ailleurs, les chiffres de l'inflation en Chine, pointant vers un essoufflement de la deuxième économie mondiale ont également contrarié les investisseurs.

La hausse des prix à la consommation en Chine, principale jauge de l'inflation, est tombée à 2,0 % en 2014, bien en deçà du plafond d'environ 3,5 % fixé par le gouvernement, a annoncé vendredi le Bureau national des statistiques (BNS) chinois.

Le marché des métaux est très sensible à l'évolution de l'économie chinoise, la Chine étant de loin le premier consommateur mondial de ces matières premières.

La force du dollar a également gêné les cours des métaux de base. «Depuis que le dollar est dans sa tendance haussière, qui a commencé à la fin avril 2014, les gains du dollar se sont traduits par une chute d'environ 14 % des prix des métaux industriels, à l'exception de l'aluminium et du zinc,» notaient les analystes de Macquarie.

Un billet vert plus robuste pèse sur les matières premières libellées en dollar, comme les métaux de base, en les rendant plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres devises.

Le cuivre plombé par un excédent d'offre

Les cours du cuivre ont atteint vendredi leur plus bas niveau depuis le 8 juin 2010, à 6073,50 dollars la tonne, s'approchant du seuil psychologique des 6000 dollars.

«Une large hausse des stocks de cuivre dans les entrepôts du LME a contribué à décourager les investisseurs,» soulignaient les analystes de Standard Bank.

Même si plus de la moitié de la hausse des inventaires du LME (5700 tonnes sur 8225 tonnes) venait des stocks d'Anvers, en Belgique, et non d'Asie, le principal consommateur de métaux industriels au monde, soulignait-on chez Standard Bank.

Le pétrole leste l'aluminium

La baisse des cours du pétrole, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-juin a affecté l'ensemble du spectre des matières premières cette semaine, à l'exception des matières premières alimentaires, selon plusieurs analystes.

La dégringolade de l'or noir a d'ailleurs particulièrement pesé sur les prix de l'aluminium, un métal dont la production est très gourmande en énergie, car elle pourrait se traduire par une augmentation de l'offre.

«L'aluminium est particulièrement sensible à la chute des prix du pétrole et du charbon, et l'appétit des investisseurs pour le métal a diminué, car une hausse de la production va affaiblir les fondamentaux du marché», ont noté les analystes de Unicredit.

Les prix de l'aluminium sont tombés mercredi à leur plus bas niveau depuis le 25 mai, à 1773 dollars la tonne. De leur côté, les cours du zinc et du plomb tentaient de se stabiliser, mais demeuraient sous pression.

Le nickel continue de grimper

Les cours du nickel ont grimpé vendredi à leur plus haut niveau depuis la fin décembre, à 15 677 dollars la tonne.

Les analystes estiment que l'offre de ce métal devrait se resserrer, et tablent sur une hausse des prix pour 2015.

L'embargo sur les exportations de minerai brut de nickel en Indonésie (premier exportateur de minerai de nickel en 2013 et fournisseur majeur de la Chine), ont poussé certains producteurs chinois de fonte de nickel à fermer leurs usines.

«L'offre de nickel chinois se resserre et cela devrait avoir un impact sur le marché du nickel raffiné, ont noté les analystes d'Unicredit.