Le prix du baril de pétrole a chuté lundi à New York, passant un temps sous les 50 dollars, dans une ambiance persistante de craintes sur l'excès d'offre, accentuée par le retour sur le marché d'investisseurs après les Fêtes.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février a finalement cédé 2,65 dollars à 50,04 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit un plus bas en clôture depuis le 28 avril 2009.

En milieu de séance, le prix du baril est passé sous la barre symbolique des 50 $, pour la première fois depuis près de six ans, mais il s'est ensuite un peu redressé pour finir juste au-dessus de ce seuil.

Après deux semaines d'échanges réduits en raison des Fêtes, beaucoup d'investisseurs sont revenus sur le marché lundi, sans que les craintes sur l'excès d'offre se soient calmées.

«Les cours du pétrole ont essayé de se stabiliser lors des deux dernières semaines, mais les fondamentaux restent» à la baisse, a jugé Gene McGillian de Tradition Energy. «Le marché cherche un plancher, mais bien malin qui pourrait deviner son niveau. On a encore de la marge.»

Lundi, la pression s'est encore accentuée avec «les annonces d'une production russe à son plus haut depuis l'ère soviétique, et d'exportations irakiennes les plus élevées depuis trois décennies», a-t-il commenté.

C'est notamment après la décision en novembre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l'Irak est l'un des principaux membres, de maintenir inchangé son niveau de production, à 30 millions de barils par jour (mbj), que la chute des prix s'est accentuée, même si elle avait commencé en juin dernier, après un pic à 106 $ le baril.

À cette pression liée à l'excès d'offre, s'ajoutent les inquiétudes sur la demande mondiale, alors que «pendant les Fêtes, des chiffres peu encourageants sont venus d'Europe et de Chine, notamment de très médiocres indicateurs manufacturiers», a souligné John Kilduff, d'Again Capital.

Selon un indicateur officiel publié jeudi dernier, l'activité manufacturière en Chine a ralenti le mois dernier, à son plus faible rythme de croissance de 2014, en raison de la faiblesse de la demande, confirmant la conjoncture maussade dans la deuxième économie mondiale.