Le Sénat américain organisera une audition mercredi 7 janvier sur le projet d'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis, bloqué jusqu'à présent par les démocrates mais priorité absolue de la nouvelle majorité républicaine.

La commission de l'Énergie et des Ressources naturelles du Sénat, désormais contrôlée par les républicains, a annoncé mardi qu'une audition aurait lieu dès le lendemain de la rentrée parlementaire, mardi prochain, à 10h locales (15h GMT).

L'immense projet de la société TransCanada, soutenu avec force par Ottawa, est suspendu à l'approbation de l'administration de Barack Obama depuis six ans, mais les républicains entendent l'autoriser d'office en adoptant une loi court-circuitant l'exécutif américain.

Pour les républicains, le projet est synonyme d'emplois et d'indépendance énergétique, mais la plupart des démocrates s'inquiètent des conséquences écologiques.

La société canadienne TransCanada a déposé sa première demande en septembre 2008, et soumis un nouveau tracé en avril 2012. Long de 1.900 km, dont 1.400 km aux États-Unis, Keystone XL doit permettre d'acheminer du brut depuis les sables bitumineux de l'Alberta (ouest du Canada) jusqu'aux raffineries américaines du Golfe du Mexique. Le Canada est le premier pays fournisseur de brut aux États-Unis.

Les sables bitumineux sont du pétrole qui a migré et s'est accumulé près de la surface, sans être retenu par des réservoirs étanches, et qui a perdu au fil du temps ses éléments les plus volatils, devenant extrêmement visqueux et donc compliqué à extraire.

La méthode d'extraction implique l'utilisation de grandes quantités d'eau, de produits chimiques et d'énergie pour séparer les sables des hydrocarbures, dont le cycle d'exploitation émet ainsi plus de gaz à effet de serre que les pétroles conventionnels: 17% en plus, selon le département d'État.

En novembre, le Sénat alors contrôlé par les démocrates a rejeté de justesse une loi qui aurait autorisé immédiatement la construction de l'oléoduc. Les chefs républicains ont annoncé qu'un texte reviendrait à l'ordre du nouveau Congrès dès le début de la nouvelle session, et une majorité suffisante semble exister au Sénat et à la Chambre des représentants pour assurer son adoption définitive.