La Bourse de New York a dévissé vendredi, saisie d'angoisse en pleine déroute du marché du pétrole, les investisseurs craignant un choc brutal sur les secteurs énergétique et financier notamment.

La Bourse de Toronto a terminé la semaine avec une nouvelle culbute de plus de 150 points, pendant que les prix du pétrole perdaient de nouvelles plumes à la suite de la publication de mauvaises données économiques en Chine et d'une révision des prévisions de l'Agence internationale de l'énergie.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,33 cent US à 86,42 cents US.

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Les marché à la fermeture :

TSX 13 731,90 / -173,22 (-1,25%)

Dow Jones 17 280,83 / -315,51 (-1,79%)

S&P 500 2 002,33 / -33,00 (-1,62%)

NASDAQ 4 653,60 / -54,56 (-1,16%)

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Après un début en légère baisse, les indices ont  lourdement creusé leurs pertes, plombés par les secteurs de l'énergie, des matières premières et des valeurs financières.

Avec un recul de 3,52%, «il s'agit de la pire semaine depuis mai 2012» pour le S&P 500, lorsque l'indice avait perdu 4,30%, a précisé Howard Silverblatt, de S&P Dow Jones Indices.

La volatilité, mesurée par l'indice VIX, dit «indice de la peur», s'est affichée en nette hausse (4,98%) à des niveaux élevés (21,08).

«La nervosité s'est emparée du marché: et plus encore que le déclin des prix du pétrole, c'est la vitesse à laquelle il dérape qui fait peur», a relevé Michael James, de Wedbush Securities.

Assommés par la surabondance de l'offre mondiale en or noir face à des perspectives de demande peu vigoureuses, les prix du brut coté à New York, le WTI, ont trébuché vendredi à des niveaux plus vus depuis cinq ans et demi, sous les 58 dollars. Le baril a perdu près de la moitié (46%) de sa valeur depuis son dernier pic de la mi-juin.

Si la perspective d'un baril de brut, et donc par ricochet d'un carburant moins cher, laisse entrevoir une consommation des ménages plus dynamique, la crainte de l'impact d'un choc trop important sur le secteur de l'énergie fait trembler les investisseurs.

Les grandes majors pétrolières, comme ExxonMobil, Chevron et ConocoPhillips, déjà en net recul depuis l'été, ont perdu encore, respectivement, 2,91% à 86,60 dollars, 2,41% à 102,38 dollars et 1,82% à 62,45 dollars.

Plombé par cet environnement morose, le groupe de services pétroliers Halliburton (-0,78% à 37,93 dollars) a annoncé qu'il allait licencier 1,25% de ses effectifs.

«On s'inquiète aussi pour tous les projets qui risquent d'être interrompus, et pour les sociétés qui les financent. Cela crée de l'incertitude et de la volatilité, et les gens se mettent à vendre», a continué Michael James.

«Il semble que le marché est voué à poursuivre son recul tant que l'on ne voit pas de stabilisation des prix du pétrole, les secteurs énergétiques et financiers représentant à eux deux environ 25% du S&P 500», a commenté Art Hogan, de Wunderlich Securities.

Dans ce contexte, l'annonce d'un bond du moral des ménages américains en décembre, largement au-dessus des attentes des analystes, est passée au second plan.

Ruée vers l'obligataire 

Des annonces de ralentissement de la production industrielle dans la zone euro en octobre, et en Chine en novembre, ont encore ajouté au pessimisme, assommant les valeurs minières: Freeport-McMoRan (-5,22% à 21,78 dollars), BHP Billiton (-1,95% à 46,18 dollars), Anadarko Petroleum (-2,54% à 73,34 dollars).

Les banques ont aussi glissé: Morgan Stanley a cédé 3,07% à 36,25 dollars, Goldman Sachs 2,44% à 188,82 dollars, Citigroup 2,04% à 53,40 dollars et Bank of America 1,95% à 17,13 dollars.

Au lendemain de son entrée en Bourse réussie, LendingClub, la startup de prêts entre particuliers s'est encore octroyé 5,38% à 24,69 dollars.

L'éditeur de logiciels Adobe, qui va acheter pour environ 800 millions de dollars le site de photos Fotolia et a fait état de résultats trimestriels encourageants, a bondi de 9,06% à 76,06 dollars, un plus haut historique.

Soutenu par une recommandation des analystes de JPMorgan Chase, le fabricant américain de caméras de l'extrême GoPro a gagné 0,78% à 60,52 dollars. Le titre de la société californienne a perdu près de 35% depuis son dernier pic début octobre.

Le marché obligataire a nettement progressé. Signe d'une demande vigoureuse, le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,103% contre 2,178% jeudi soir, après avoir touché un plus bas en séance depuis la mi-octobre (à 2,083%) et celui des bons à 30 ans à 2,756% contre 2,825% à la précédente clôture.