Confrontée à la dégringolade des prix du minerai de fer, Cliffs Natural Resources (CLF) jette l'éponge et souhaite cesser ses activités dans l'est du Canada, ce qui pourrait bien entraîner la fermeture de la mine du lac Bloom, près de Fermont.

«Malgré l'intérêt d'éventuels partenaires pour une prise de participation au lac Bloom, l'investissement ne pourra se réaliser dans des délais acceptables pour Cliffs», a indiqué mercredi son président et chef de la direction, Lourenco Goncalves.

D'après la minière établie à Cleveland, le développement de la deuxième phase à la mine du lac Bloom, nécessaire à sa survie, aurait demandé des investissements de 1,2 milliard de dollars.

Selon le site internet de la société, pas moins de 539 travailleurs se déplacent en avion pour aller travailler sur le site de cette mine, qui compte également 40 employés locaux.

Puisqu'une expansion ne semble plus figurer dans ses plans, Cliffs Natural Resources semble maintenant vouloir quitter la région en tentant de minimiser ses pertes financières.

La fermeture de la mine du lac Bloom, située dans la fosse du Labrador à quelque 30 kilomètres au sud-ouest de Labrador City, pourrait se traduire par des charges oscillant entre 650 et 700 millions d'ici les cinq prochaines années.

À la fin du mois d'octobre, M. Goncalves avait déjà prévenu que la mine du lac Bloom pourrait cesser ses activités d'ici la fin de l'année si la minière n'était pas en mesure de trouver des partenaires pour développer une deuxième phase.

Il avait toutefois indiqué que l'entreprise discutait avec trois partenaires potentiels pour le financement de l'expansion de ses installations de Fermont.

Cliffs Natural Resources avait mis la main sur la mine du lac Bloom en 2011 dans le cadre de sa prise de contrôle de Consolidated Thompson Iron Mines évaluée à environ 4,9 milliards.

Depuis, les prix de plusieurs métaux, comme le minerai de fer et l'or, ont atteint un creux en cinq ans, notamment en raison d'une baisse de la demande dans certains pays émergents.

Les analystes du secteur se sont montrés étonnés par les coûts de fermeture, qui dépassent largement leurs prévisions.

«Même si l'annonce concerne le lac Bloom, les mines australiennes de la compagnie font également face à un risque de fermeture», écrit-il dans un rapport.

De son côté, Even Mann, de Gimme Credit, a estimé que la fermeture du site de Fermont devrait avoir un impact positif sur le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements de la société minière.

«Toutefois, la fourchette de 650 à 700 millions pour la fermeture semble être une source de complications», souligne l'analyste dans une note de recherche.

La capacité annuelle de production de la mine du lac Bloom est évaluée à sept millions de tonnes de minerai de fer. Une deuxième phase aurait permis à cette production annuelle d'atteindre 14 millions de tonnes de minerai.

L'entreprise américaine avait déjà interrompu en 2013 ses activités à sa mine Scully, à Wabush, ainsi qu'à ses installations de Pointe-Noire, près de Sept-Îles.

Cliffs Natural Resources a par ailleurs indiqué que sa filiale québécoise ainsi que des partenaires avaient été déboutés dans leur requête en arbitrage à l'endroit d'un ancien client ayant mis fin à un contrat en août 2011.

Selon la société, l'arbitre au dossier a accordé plus de 71 millions en compensation et autres frais à l'ancien client concerné par la requête.