L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) est en passe de maintenir en l'état son plafond de production lors de sa réunion, «la plus difficile» qu'elle va tenir, le 27 novembre à Vienne, a déclaré un ex-conseiller du ministère saoudien du Pétrole, alors que les cours du brut ont connu un plus bas en 4 ans.

Mohammed Suroor al-Sabban, qui était jusqu'en 2013 conseiller pétrolier du chef de file de l'OPEP, a déclaré que le cartel devrait tenir à Vienne sa «réunion la plus difficile, certains de ses membres n'ayant pas prédit que les cours du brut pourraient baisser à ce niveau et aussi rapidement».

Il a ajouté que l'OPEP allait s'en tenir à son plafond de production, fixé depuis 2011 à 30 millions barils par jour (mbj).

«À mon point de vue, la prochaine réunion va confirmer le plafond de production actuel à 30 mbj et l'OPEP va s'y conformer pendant la prochaine période», a-t-il encore dit lors d'une rencontre samedi soir avec des hommes d'affaires à Jeddah, la capitale économique du royaume.

Les pays de l'OPEP pompent 600 000 barils par jour en excédent de leur plafond de production.

Englué dans une spirale baissière depuis des mois, le pétrole a atterri sous le seuil des 80 dollars jeudi, plombé par une série de facteurs baissiers comme la montée en puissance du pétrole de schiste américain, la faiblesse de la demande et le renforcement du dollar.

Mais les membres de l'OPEP semblent en désaccord sur les moyens d'enrayer ce déclin, certains comme l'Arabie saoudite préférant réduire leurs prix à leurs clients afin de défendre leurs parts de marché, d'autres plaidant pour une réduction de l'offre.

Mercredi, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a démenti que son pays menait une «guerre des prix» du pétrole et qualifié de «conjectures grotesques et inexactes» les spéculations sur un changement de stratégie saoudienne.

«Nous ne cherchons ni à politiser le pétrole ni à nous allier contre quiconque. Pour nous, c'est une question d'offre et de demande. C'est du pur business», a-t-il ajouté dans un discours à Acapulco au Mexique.

Samedi, le prince héritier saoudien, Salmane Ben Abdel Aziz, a affirmé, au sommet du G20 à Brisbane, en Australie, que son pays jouait toujours «un rôle équilibré et positif pour consolider la stabilité du marché pétrolier, dans l'intérêt des pays producteurs et consommateurs», selon les médias locaux.

L'Arabie saoudite produisait 9,6 mbj en octobre, selon des statistiques de l'OPEP.

Le Koweït veut des consultations pour enrayer le déclin des cours

KOWEÏT - Le Koweït a appelé dimanche à des consultations avec les autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour contenir «la forte baisse» des prix du brut et prendre les mesures nécessaires pour stabiliser le marché pétrolier.

Les 12 membres de l'OPEP, qui assurent le tiers de la production mondiale de brut, doivent se réunir le 27 novembre à Vienne, alors que les prix du pétrole ont touché un plus bas en quatre ans.

L'appel du Koweït, rapporté par l'agence officielle Kuna, a été lancé après une réunion conjointe du Conseil des ministres et du Conseil supérieur du pétrole, la plus haute autorité énergétique de ce pays pétrolier du Golfe, que préside le premier ministre, cheikh Jaber Moubarak Al-Sabah.

La réunion a passé en revue «les mesures nécessaires qui doivent être prises» pour enrayer le déclin des cours, a ajouté Kuna, citant «des consultations avec les membres de l'OPEP pour discuter des meilleurs moyens de soutenir les prix du brut et défendre les intérêts de toutes les parties».

Les responsables koweïtiens n'ont pas évoqué de changement dans la production de l'OPEP), qui est en dépassement de 600 000 barils par jour (bj) par rapport à son plafond de 30 millions de barils par jour (mbj).

Le prix du baril de brut koweïtien a perdu plus de 37 dollars, contre un pic de 109 dollars en juin. Vendredi, il a terminé à 71,40 dollars le baril.

Selon des statistiques du ministère koweïtien des Finances publiées dimanche, les recettes publiques ont reculé de 4,4 % au premier semestre de l'année fiscale, qui a commencé en avril, en raison de la dégringolade des cours du brut, dont l'émirat tire 94 % de ses revenus.