Les cours du pétrole ont accentué leur recul mercredi et sont tombés à des niveaux plus vus depuis longtemps, minés par la progression beaucoup plus forte que prévu des réserves de brut aux États-Unis.

Le baril américain de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a reculé de 1,54 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 87,31 dollars, son plus bas niveau depuis avril 2013.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 91,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 73 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 9h30 (heure du Québec), le Brent a glissé jusqu'à 90,57 dollars, son plus bas niveau en séance depuis le 25 juin 2012.

Ce nouveau mouvement de baisse est directement imputable au rapport du Département américain de l'Énergie diffusé mercredi qui a montré «non seulement une hausse très forte des réserves de brut, mais aussi une nette progression des importations», a souligné Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Les réserves de brut ont en effet augmenté de 5 millions de barils lors de la semaine achevée le 3 octobre, alors que les experts tablaient, en moyenne, sur une augmentation de 1,9 million de barils.

Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, progressé de 400 000 barils, surprenant les analystes qui s'attendaient à un recul de 1,2 million de barils.

Et les stocks d'essence ont augmenté de 1,2 million de barils, prenant là aussi de court les experts qui misaient sur un recul de 900 000 barils.

Les importations de brut ont parallèlement augmenté de près de 6% sur une semaine.

«Avec la continuation de la période de maintenance des raffineries tout au long du mois d'octobre, on s'attend à ce que les réserves de brut grossissent encore au cours des prochaines semaines», a souligné Andy Lipow.

Mais cette nouvelle «n'est que la dernière information en date parmi une série de facteurs baissiers pour les cours du pétrole à l'oeuvre depuis plusieurs semaines», a ajouté le spécialiste.

L'offre de brut ne cesse en effet de croître sur le marché mondial, dopée notamment par la reprise rapide de la production en Libye et de la croissance très forte de l'exploitation des ressources non conventionnelles d'hydrocarbures aux États-Unis.

Et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui pompe environ un tiers du brut mondial, n'a pour l'instant pas unanimement manifesté son intention de réduire sa production.

Dans le même temps, les perspectives pour la demande ne sont pas au beau fixe à en croire la multiplication des signaux inquiétants sur l'économie mondiale. L'abaissement mardi par le Fonds monétaire international de ses perspectives de croissance dans le monde pour 2014 et 2015 a, à cet égard, particulièrement refroidi les acteurs du marché.