Le gouvernement Couillard croit que son partenariat avec Gaz Métro pour faciliter l'accès au gaz naturel liquéfié (GNL) permettra à la fois de stimuler l'économie québécoise et de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Le premier ministre Philippe Couillard a annoncé mardi que le gouvernement, par le biais d'Investissement Québec (IQ), avait pris une participation de 50 millions $ en capital-actions dans Gaz Métro GML, une filiale de la société québécoise.

Avec cet investissement - qui s'inscrit dans la stratégie de relance du Plan Nord - Québec devient actionnaire à 42 pour cent de Gaz Métro GML.

«C'est un changement du mode de développement industriel pour les projets de développement, a affirmé le premier ministre, en marge du forum Objectif Nord. C'est une transition de l'économie du Québec vers une économie plus sobre en carbone.»

Accompagné de son ministre de l'Énergie, Pierre Arcand, et de la présidente et chef de la direction de Gaz Métro, Sophie Brochu, M. Couillard a affirmé que cette l'initiative permettra de livrer dans les régions éloignées une forme d'énergie beaucoup moins polluante que les combustibles fossiles traditionnels.

«Le Québec frappe un coup de circuit avec trois hommes sur les buts, a commenté Mme Brochu. On réduit l'empreinte environnementale de nos clients industriels (...) en acheminant le GNL.»

Au total, c'est 118 millions $ qui seront investis dans l'usine de Gaz Métro qui se situe dans l'est de Montréal, ce qui permettra d'ajouter 11 nouveaux emplois.

La capacité de production de l'usine devrait tripler, pour passer à neuf milliards de pieds cubes. Les travaux devraient s'amorcer en mai prochain et les premières livraisons devraient se faire à l'été 2016, principalement vers la Côte-Nord et le Nord-du-Québec.

Grâce à un processus cryogénique, le GNL prend environ 600 fois moins d'espace comparativement à sa forme gazeuse, ce qui permet d'en transporter d'importantes quantités par camions, a souligné Mme Brochu.

Cette dernière a également expliqué pourquoi Gaz Métro allait modifier ses installations montréalaises plutôt que de se rapprocher de ses clients, qui sont, pour l'instant, plus au nord.

«Pour liquéfier le gaz naturel, ça prend un approvisionnement, a rappelé Mme Brochu. Il faut se situer sur les réseaux de transport existants. C'est dans une philosophie de développement durable.»

La minière Stornoway, qui exploite le projet diamantifère Renard, à environ 400 kilomètres au nord de Chibougamau, figure parmi les clients les plus importants quant aux livraisons de GNL. Elle estime pouvoir réduire de plus de 40 pour cent ses émissions de GES en plus réduire ses coûts d'exploitation de 8 à 10 millions $ par année.

«Il y a aussi l'élément de la sécurité dans le transport, a souligné le vice-président et chef des opérations de Stornoway, Patrick Godin. Le GNL transporté est moins dangereux que le diesel.»

Gaz Métro a rappelé que l'entreprise de camionnage Transport Robert possède déjà un important parc de véhicules qui fonctionnent au GNL. De plus, la Société des traversiers du Québec s'approvisionnera en gaz naturel liquéfié pour ses trois nouveaux navires à compter de 2015.

«Il fallait que le Québec embarque dans ce train vers le GNL, a affirmé M. Couillard. Cela permet aux entreprises de penser à des projets pour des endroits où c'était difficile d'y penser il y a quelques années.»

La présidente et chef de la direction de Gaz Métro a également précisé que l'annonce de ce mardi ne signifiait pas que la société québécoise mettait sur la glace son projet de construction de gazoduc visant à desservir la Côte-Nord.