Le constructeur américain de voitures électriques Tesla a choisi le Nevada, dans l'ouest des États-Unis, pour installer sa future «giga-usine» de batteries au lithium, qui devrait être la plus grosse du monde.

«Nous avons passé un accord avec Tesla, qui doit encore être approuvé par le parlement» de l'État, pour «bâtir la plus grosse et la plus moderne usine de batteries au monde», a déclaré le gouverneur du Nevada, Brian Sandoval, lors d'une conférence de presse jeudi.

Il a qualifié le patron de Tesla, Elon Musk, de «visionnaire qui transforme l'inimaginable en réalité».

Elon Musk, Canadien-américain de 43 ans, natif d'Afrique du Sud, est également le fondateur du porte-feuille en ligne Paypal et de la société de navettes spatiales Space X.

Le PDG de Tesla a pour sa part estimé que cette «giga-usine est un pas important pour faire avancer la cause des transports fonctionnant aux énergies renouvelables et va permettre la production de masse de véhicules électriques».

L'usine géante, dans laquelle le japonais Panasonic sera un important partenaire, a pour objectif de faire baisser les prix des batteries et donc des voitures électriques, l'une des barrières principales à leur adoption massive par le grand public, alors qu'elles restent pour l'instant une niche du marché américain.

D'un coût estimé entre 4 et 5 milliards de dollars, l'usine fonctionnera aux énergies «vertes», notamment grâce au solaire, et devrait produire des batteries représentant au total 50 gigawatts d'ici 2020, «assez pour 500 000 voitures Tesla», a précisé le constructeur sur son compte Twitter.

Quelque 6500 emplois directs doivent être créés, qui devraient générer 22 500 emplois au total dans le Nevada, en incluant les emplois indirects.

M. Sandoval a souligné lors de la conférence de presse que les employés de l'usine allaient toucher en moyenne 25 dollars de l'heure, trois fois le salaire minimum de cet État du sud-ouest.

100 milliards sur vingt ans

«100 milliards de dollars» de revenus sur vingt ans sont attendus au Nevada, a souligné M. Sandoval, soit un «retour sur investissement de l'ordre de 80 dollars par dollar injecté».

Le gouverneur a fait allusion à une féroce bataille fiscale pour attirer le constructeur de voitures électriques dans son État, qui a concédé 1,25 milliard de dollars de crédits d'impôt à Tesla pour l'emporter.

Plus tôt jeudi, le sénateur du Nevada, le démocrate Harry Reid, avait rappelé que Tesla avait déjà bénéficié d'incitations fiscales il y a quatre ans avec 465 millions de dollars de garanties de prêts pour construire ses installations en Californie.

Or les prêts «ont été remboursés avec neuf ans d'avance sur l'échéancier», a assuré M. Reid.

Panasonic, l'un des plus gros fabricants au monde de batteries lithium-ion et qui fournit déjà toutes les cellules de ces batteries pour les véhicules Tesla, prendra une part significative dans l'usine, estimée par les médias nippons entre 20 et 30 milliards de yens, soit entre 180 et 280 millions de dollars.

Tesla investit aussi pour doper les capacités de production de son usine californienne de Fremont afin de répondre à la demande mondiale de véhicules électriques.

À cause de ses investissements à tout va, Tesla a doublé sa perte au dernier trimestre à 61,9 millions de dollars, malgré des recettes qui ont bondi de plus de 90% à 769 millions.

Le constructeur s'est fait connaître avec une voiture de sport électrique sortie en 2007 et plébiscitée par les stars de Hollywood comme George Clooney ou Leonardo di Caprio, la Roadster.

Le constructeur a sorti en 2012 une voiture plus familiale, la berline Model S, qui coûte environ 75 000 dollars. Il travaille actuellement au développement d'un autre modèle, la X, un gros 4x4 dont les livraisons devraient débuter l'an prochain.

Il a annoncé en juillet la mise en développement d'une berline compacte de luxe, la Model 3, qui devrait être vendue entre 35 000 et 40 000 dollars l'unité.