Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en légère hausse jeudi, un regain de tensions géopolitiques, notamment en Irak, aidant les prix de l'or noir à rebondir.

Le baril de référence (WTI) pour livraison en septembre, qui était descendu à son plus bas niveau depuis février mercredi, s'est adjugé 42 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 97,34 dollars.

Alors que le baril de WTI a perdu plus de 10 dollars depuis mi-juin, «il s'agit principalement d'un rebond technique après une baisse exagérée», a avancé Adela Khadir de SCS Commodities.

La spécialiste se dit d'ailleurs un peu «déconcertée par la complaisance du marché», qui semble s'être habitué aux soubresauts géopolitiques frappant plusieurs pays importants sur le marché mondial de l'énergie, qu'il s'agisse des combats entre rebelles en Libye, de la crise ukrainienne, de l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza ou de l'avancée des jihadistes de l'État islamique en Irak.

L'attaque par ces insurgés du barrage de Mossoul, considéré comme le plus grand d'Irak, a tout de même ébranlé les observateurs jeudi.

Les forces kurdes ont affirmé avoir repoussé l'assaut des rebelles, qui se sont emparés ces derniers jours de plusieurs zones au nord et à l'est de l'agglomération. Mais «cela renforce l'idée que les jihadistes, qui ont déjà pris le contrôle de deux champs de pétrole le week-end dernier, pourraient bloquer» de nouveaux sites de production, a estimé Adela Khadir.

Le prix du baril de brut américain a aussi été aidé par les bons chiffres sur l'emploi diffusés jeudi aux États-Unis: les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont chuté de façon inattendue dans le pays, à leur plus bas niveau en huit ans. Cela laisse augurer une plus forte demande d'essence par les personnes se rendant à leur travail.

La remontée des cours restait tout de même limitée car dans le même temps, le marché continue d'être bien approvisionné en brut.

«Le nombre de puits et de plateformes de pétrole augmente partout dans le monde», a relevé Phil Flynn de Price Futures Group: selon la société de services pétroliers Baker Hughes, le nombre de ces installations s'élevait en juillet à 3362, soit 246 de plus que l'an dernier à la même époque, dont 110 supplémentaires aux États-Unis.

«Le marché a le sentiment qu'on dispose d'un coussin confortable de réserves de brut supplémentaires, notamment aux États-Unis», a commenté Adela Khadir.