Un peu plus d'un mois après avoir vendu la mine d'or Canadian Malartic, en Abitibi, pour 3,5 milliards de dollars, Osisko vient de réaliser ses premières emplettes.

L'entreprise montréalaise, qui porte désormais le nom de Redevances aurifères Osisko, a annoncé la semaine dernière un investissement de 5 millions dans la société d'exploration vancouvéroise NioGold, qui effectue actuellement des forages sur plusieurs propriétés situées à une quinzaine de kilomètres de la mine Canadian Malartic.

À la clôture de la transaction, Osisko deviendra le plus important actionnaire de NioGold avec quelque 20% des actions. En échange de ses capitaux, l'entreprise québécoise a convaincu NioGold de déménager son siège social à Montréal. Osisko aura aussi deux représentants au conseil d'administration de la société.

De plus, en juin, Osisko a investi 1 million dans la firme torontoise Nighthawk Gold, qui cherche de l'or dans les Territoires du Nord-Ouest.

Ces transactions viennent gonfler le portefeuille de participations d'Osisko dans des sociétés d'exploration, dont la valeur s'élevait à près de 15 millions à la mi-juin. L'entreprise détenait déjà des actions de NioGold et de Nighthawk.

Assis sur une encaisse de 157 millions, Osisko reçoit naturellement beaucoup d'appels de sociétés d'exploration qui ont besoin d'argent. D'autant plus que l'entreprise touche des redevances de 5% sur les revenus de la mine Canadian Malartic, ce qui représente, selon les cours actuels de l'or, une manne d'une trentaine de millions par année.

«Nous sommes à l'affût des occasions d'affaires, mais nous prenons tout le temps nécessaire pour réaliser des transactions qui profiteront à nos actionnaires», a déclaré hier à La Presse Affaires le président d'Osisko, Bryan Coates, précisant que des investissements plus importants sont à prévoir au cours des prochaines années.

Transition à Malartic

De leur côté, les nouveaux propriétaires de Canadian Malartic, Agnico Eagle et Yamana Gold, ont mis en place un comité commun pour gérer la mine. Ce comité est codirigé par deux vice-présidents québécois, Christian Provencher, d'Agnico, et Daniel Racine, de Yamana.

Plus tôt cette semaine, les deux entreprises torontoises ont annoncé leur intention d'«optimiser» l'exploitation de la vaste mine à ciel ouvert. L'une des principales mesures est la mise en commun des achats de biens et services de Canadian Malartic, qui s'élèvent à environ 150 millions par année, et d'Agnico Eagle, qui totalisent 400 millions. Agnico exploite quatre autres mines au Canada, dont trois en Abitibi.

«On va réaliser des économies substantielles, on le voit déjà», a indiqué Christian Provencher, en évoquant «plusieurs millions» par année.

Le départ des dirigeants d'Osisko permettra en outre des économies annuelles de 12 à 15 millions. Pour l'instant, Agnico et Yamana n'entendent pas apporter d'autres changements aux effectifs de Canadian Malartic. La mine emploie quelque 670 personnes, dont une vingtaine à Montréal.

«À court terme, il n'y a pas de mises à pied qui sont prévues, a indiqué M. Provencher. On a la ferme intention de garder un bureau à Montréal.»

Agnico et Yamana ont aussi commandé une étude pour vérifier la faisabilité économique de traiter le minerai contenant moins d'or. Si tel était le cas, la production pourrait augmenter de façon importante à Malartic.