Les cours du pétrole cotés à New York ont fini en baisse mercredi, pénalisés par une nette appréciation du dollar, malgré un recul plus net qu'attendu des stocks américains de brut et de vives tensions géopolitiques.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre a perdu 70 cents, et s'est établi tout juste au-dessus du seuil psychologique des 100 dollars, à 100,27 dollars, sur le New York Mercantile Exchange(Nymex).

«Le dollar s'est nettement apprécié» à la suite de l'annonce du bond de la croissance américaine au deuxième trimestre, «ce qui a précipité un mouvement de ventes sur le marché de l'énergie», a relevé Gene McGillian, Tradition Energy.

La croissance économique des États-Unis a très nettement rebondi au deuxième trimestre, au-delà des espérances des analystes: le Produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 4% d'avril à juin. Son recul au premier trimestre a en outre été révisé à 2,1%, contre 2,9% initialement estimé.

«Un tel rebond laisse anticiper un éventuel resserrement anticipé de la politique monétaire aux États-Unis» avec un relèvement de ses taux d'intérêt directeurs, ce qui a dopé le billet vert, a-t-il expliqué.

La devise américaine a atteint mercredi en cours de séance son niveau le plus fort face à l'euro depuis le 12 novembre dernier, à 1,3367 dollar.

Or plus le dollar est fort, moins les achats de matières premières, libellées dans cette monnaie, sont intéressants pour les acheteurs munis d'autres devises.

Dans ces conditions, «le marché n'a fait que très peu de cas d'un rapport sur les stocks de brut de nature plutôt haussière», a expliqué M. McGillian.

Le département américain de l'Énergie (DoE) a indiqué mercredi que les stocks de brut avaient reculé de 3,7 millions de barils la semaine dernière aux États-Unis, soit au moins deux fois plus que la baisse de 1,8 million de barils anticipée par les analystes.

Les réserves de brut s'étaient déjà contractées de 17 millions de barils au cours des quatre semaines précédentes, s'éloignant de leur sommet depuis 1931 atteint fin avril à 399,4 millions de barils.

Une baisse des réserves de brut est habituellement bien reçue par le marché, car elle signale une demande vigoureuse d'or noir aux États-Unis, premier consommateur mondial de pétrole.

En outre, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), qui servent de référence au WTI, ont chuté à un nouveau plus bas niveau depuis début novembre 2008, à 17,9 millions de barils.

La persistance de très fortes tensions géopolitiques n'a par ailleurs apporté que très peu de soutien au marché, «car même si les violences continuent dans les régions les plus agitées, on n'assiste toujours pas à de véritables perturbations de l'acheminement de l'offre en brut», a expliqué M. McGillian.