Un forage controversé dans l'Arctique norvégien, l'un des plus septentrionaux jamais réalisés au monde, n'a pas permis de prouver la présence d'hydrocarbures, ont annoncé vendredi la Direction norvégienne du pétrole et Statoil.

«Nous sommes très déçus», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la compagnie pétrolière norvégienne, Oerjan Heradstveit. «Nous avions des attentes fortes pour ce puits».

Le forage du puits Apollo, situé à 74°N, avait donné lieu à une épreuve de force fin mai entre Statoil et Greenpeace. Un bateau de l'organisation écologiste s'était positionné sur l'emplacement prévu du forage, et des militants avaient investi la plateforme, le Transocean Spitsbergen.

Tant le bateau que les militants avaient été délogés par les autorités norvégiennes.

«Pour nous, c'est évidemment une bonne nouvelle, car le pétrole qu'ils prospectaient est une mauvaise chose pour le climat et pour la planète», a réagi Aashild Lahn, une porte-parole de Greenpeace en Norvège.

Outre l'aspect climatique, l'organisation juge qu'Apollo et les autres forages annoncés dans la zone dite de Hoop en mer de Barents sont trop proches de la limite de la banquise et de Bjoernoeya (île aux Ours), un îlot situé à 175 km de là et qui accueille des espèces d'oiseaux rares ainsi que, parfois, des ours polaires.

Après l'échec d'Apollo, Statoil prévoit encore de forer deux puits (Atlantis et Mercury) dans la zone de Hoop cet été.

«Ce sont des prospects géologiquement indépendants les uns des autres. Les résultats d'Apollo n'influent pas sur les perspectives de succès sur Atlantis et sur Mercury», a souligné M. Heradstveit.

Selon la Direction du pétrole, la plateforme Transocean Spitsbergen fait actuellement route vers la zone de forage d'Atlantis, encore un peu plus au nord qu'Apollo à en croire une carte de Statoil, et plus éloignée de Bjoernoeya.

Estimant que l'îlot demeure menacé, Greenpeace a exprimé son intention de recourir «à tous les processus démocratiques pour tenter d'empêcher de nouveaux forages».

Les eaux de la mer de Barents restent encore largement inexplorées, et les compagnies pétrolières espèrent y trouver des ressources susceptibles de remplacer celles déclinantes de la mer du Nord.