Après plusieurs espoirs déçus, les actionnaires d'Orbite reprennent peu à peu confiance.

À l'assemblée annuelle, tenue jeudi à Montréal, les questions des actionnaires étaient nombreuses, mais le ton était beaucoup plus posé que l'an dernier, alors que les mauvaises nouvelles s'accumulaient.

Grâce à une nouvelle technologie, Orbite veut produire de l'alumine à partir d'argile gaspésienne. Le procédé fonctionne bien en laboratoire, mais l'entreprise québécoise n'a pas encore réussi à l'utiliser avec succès à l'échelle industrielle.

L'an dernier, Orbite a décidé de changer son équipement de production, qui connaissait d'importants problèmes de fiabilité. Le nouvel équipement, fabriqué par la firme finlandaise Outotec, doit arriver à l'usine de Cap-Chat, en Gaspésie, cet été.

«C'est comme comparer une Volkswagen avec une Jaguar ou une Cadillac», a illustré le président et chef de la direction d'Orbite, Glenn Kelly, jeudi.

Arrivé au conseil d'administration en pleine tourmente, il y a un an, Claude Lamoureux s'est dit satisfait des progrès réalisés en 2013. «Je suis beaucoup moins inquiet que je l'étais», a-t-il confié. Mais il ne pavoise pas encore.

«Il faut produire trois tonnes tous les jours. Après ça, on pourra crier victoire», a lancé l'ancien PDG du Régime de retraite des enseignants de l'Ontario (Teachers').

Alumine haute pureté

Si tout va comme prévu, l'usine de Cap-Chat fabriquera ses premières tonnes d'alumine de haute pureté, un produit utilisé en électronique, en janvier 2015. Comme il se doit, les actionnaires d'Orbite commencent à avoir l'oeil sur les revenus qui se profilent à l'horizon.

«Si vous faites l'hypothèse d'un prix de 25 000$ la tonne, notre capacité de production sera de 3 tonnes par jour, soit 1000 tonnes par année, alors ça représente des revenus aux alentours de 25 millions pour une année complète», a détaillé Glenn Kelly. L'entreprise vise la rentabilité à sa première année d'exploitation commerciale.

M. Kelly espère aussi conclure, dès que possible, un partenariat avec la firme française Veolia qui permettrait d'utiliser la technologie d'Orbite pour traiter et recycler les «boues rouges», des déchets produits par le procédé traditionnel de fabrication d'alumine (Bayer).

Les deux entreprises ont signé l'an dernier un accord de collaboration, mais aucun contrat définitif ne les lie. Même si un représentant de Veolia siège au conseil d'Orbite, cette dernière n'exclut pas d'aller de l'avant avec une autre entreprise qui serait prête à lui faire une offre financièrement intéressante.

«Des ententes sur papier où il n'y a pas d'échange d'argent, ça ne vaut pas cher», a souligné Claude Lamoureux.