Les cours du pétrole cotés à New York étaient en légère hausse à l'ouverture vendredi, soutenus par la crainte de tensions géopolitiques en Ukraine ou en Afrique à l'approche d'un week-end prolongé.

Vers 9h20, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet gagnait 34 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et s'échangeait à 104,08 dollars.

«Les cours du brut sont encore une fois portés par les poches persistantes de risques de crise» pouvant affecter les échanges pétroliers, remarquait Matt Smith de Schneider Electric.

En Ukraine, la population est appelée dimanche à une élection présidentielle considérée comme cruciale après six mois d'une crise politique qui a plongé le pays au bord de la guerre civile et de la partition.

Mais les violences s'intensifient à l'approche du scrutin: l'armée ukrainienne a essuyé jeudi ses plus lourdes pertes depuis le début de son opération pour reprendre le contrôle de l'Est aux séparatistes prorusses, avec la mort de dix-sept soldats.

Les investisseurs craignent un impact de la crise ukrainienne sur le marché énergétique européen, alors que Moscou a menacé de couper les approvisionnements de gaz à l'Ukraine le 3 juin, ce qui aurait pour conséquence une rupture dans la livraison des achats européens transitant par ce pays.

En Libye, riche pays pétrolier, la situation politique reste très confuse.

Des élections législatives ont été fixées au 25 juin alors que le gouvernement et le Parlement sont à couteaux tirés et qu'un général dissident rallie de plus en plus de soutiens.

Ces rebondissements n'apaisent en rien les problèmes qui affectent depuis plusieurs mois la production et l'exportation de pétrole dans le pays en raison du blocage par des rebelles autonomistes des principaux ports pétroliers de l'est de la Libye.

Et au Nigeria, plus gros producteur de brut en Afrique, le gouvernement est déstabilisé par la montée en puissance du groupe islamiste armé Boko Haram.

Les investisseurs gardent également à l'esprit que les stocks de brut ont fortement baissé la semaine dernière aux États-Unis et que la demande des produits pétroliers devrait se renforcer dans les semaines à venir avec «le début officieux lundi de la saison des grands déplacements en voiture», selon Matt Smith.

Plusieurs observateurs s'attendaient à un volume d'échanges limité ce vendredi à la veille d'un weekend prolongé aux États-Unis et au Royaume-Uni, où les marchés seront fermés lundi.