Les prix du pétrole ont fini en hausse lundi à New York, soutenus par des craintes pour l'offre à cause de la recrudescence des violences en Libye et par l'anticipation d'un nouveau recul des stocks au terminal pétrolier de Cushing.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin s'est apprécié de 59 cents, à 102,61 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), terminant à son plus haut niveau depuis le 21 avril.

«La situation en Libye, qui dégénère complètement et vire au chaos généralisé, est au coeur de la montée des prix du pétrole», a relevé Bob Yawger, de Mizuho Securities.

La Libye s'enfonçait davantage dans l'anarchie après l'attaque dimanche du Parlement à Tripoli par un groupe armé et l'offensive lancée par le chef d'une force paramilitaire contre les groupes radicaux dans l'Est.

Ce pays clef dans la production pétrolière en Afrique du Nord est en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition ne parvenant pas à contrôler les innombrables milices armées qui font la loi dans le pays.

Le blocage des terminaux pétroliers par des rebelles autonomistes depuis l'été dernier a provoqué la chute de la production à moins de 200 000 barils par jour, contre près de 1,5 million auparavant. Un récent accord a permis la réouverture de deux ports sur quatre, mais les principaux terminaux sont toujours fermés.

Les cours du Brent, coté à Londres, qui ont généralement tendance à réagir de manière plus prononcée que le WTI aux événements géopolitiques, terminaient cependant la séance à l'équilibre.

«Les prix du Brent se sont appréciés sur cette nouvelle dans la matinée avant de redescendre», a observé Matt Smith, de Schneider Electric.

À l'inverse, outre l'influence libyenne, «le WTI est également porté par l'anticipation que les stocks du (terminal pétrolier) de Cushing, dans l'Oklahoma (centre-sud) vont encore baisser pour une 15e semaine consécutive», a souligné Tim Evans, de Citi Futures.

En effet, ces réserves, qui servent de référence aux prix du WTI, «ont chuté à leur plus bas niveau depuis cinq ans», a ajouté l'analyste.

Le Département américain de l'Énergie (DoE) publiera ses chiffres hebdomadaires mercredi dans la matinée.

En outre, «la faiblesse du dollar face aux autres grandes devises mondiales accentue la tendance haussière du marché», a ajouté M. Yawger.

Un billet vert moins onéreux tend à stimuler la demande en actifs pétroliers, libellés en dollars, pour les acheteurs munis d'autres devises.