L'or a évolué dans une fourchette étroite autour de 1300 dollars cette semaine, coincé entre une hausse du dollar, qui pèse sur son prix, et la poursuite des tensions en Ukraine, qui renforce son statut de valeur refuge.

«Même si le dollar a progressé cette semaine, les prix de l'or ont été relativement robustes», ont indiqué les analystes de Natixis.

Le billet vert est monté jeudi jusqu'à un plus haut en deux mois et demi face à l'euro (1,3648 dollar pour un euro).

Le renchérissement du dollar rend les matières premières libellées dans la monnaie américaine, telles que l'or, plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres devises.

À l'inverse, «la situation volatile (en Ukraine) continue de soutenir les prix de l'or», ont ajouté les économistes de Natixis.

Cette semaine, les affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes armés se sont multipliés dans l'Est près d'un mois après le lancement d'une opération militaire qui visait à rétablir le contrôle de Kiev sur les régions sécessionnistes.

Depuis le début de la crise ukrainienne, qui a engendré la pire confrontation entre l'Occident et la Russie depuis la chute de l'URSS en 1991, Washington et Bruxelles ont pris des sanctions diplomatiques et économiques sans précédent contre des sociétés russes et des dizaines de personnalités russes.

La présidentielle du 25 mai, convoquée après la destitution en février de Viktor Ianoukovitch, est jugée «cruciale» par les Occidentaux pour sortir de la crise.

Dans un tel contexte d'incertitude, les investisseurs tendent à éviter les actifs les plus risqués et à privilégier les actifs jugés les plus sûrs, au premier rang desquels se situe l'or.

De son côté, l'argent est monté mercredi à son niveau le plus élevé depuis un mois, à 19,99 dollars l'once, après l'annonce de l'arrêt prochain de la fixation journalière d'un prix de référence pour le métal blanc.

«La hausse semble plus liée à des raisons techniques qu'à l'histoire du fixing», a toutefois jugé Leon Westgate, analyste de Standard Bank.

Le comité chargé de fixer chaque jour le prix de l'argent, composé de Deutsche Bank, HSBC et Scotiabank, a annoncé mercredi qu'il cesserait ce fixing le 14 août prochain, alors que plusieurs autorités financières internationales enquêtent actuellement pour détecter d'éventuelles manipulations sur le marché des métaux précieux.

Les platinoïdes toujours soutenus par la grève en Afrique du Sud

Le platine et le palladium ont atteint de nouveaux plus hauts cette semaine, alors que les relations entre les trois principaux producteurs de platine et le syndicat radical Amcu se sont tendues en Afrique du Sud.

Le platine a atteint mercredi son niveau le plus élevé en deux mois, à 1486,88 dollars l'once, tandis que le palladium est monté le même jour jusqu'à 829,35 dollars l'once, son maximum depuis début août 2011.

Tandis que la grève dans les mines de platine sud-africaines est entrée dans sa dix-septième semaine, trois mineurs ont été assassinés ces derniers jours, victimes, selon l'ancien syndicat majoritaire, le NUM, de leur opposition à la grève. Six autres personnes ont été agressées à la machette, selon la police.

Le syndicat radical Amcu réclame que le salaire de base des mineurs soit porté à 12 500 rands (880 euros, plus du doublement du salaire actuel) et a tout au plus accepté que l'augmentation puisse se faire en quatre ans.

Ses dirigeants ont rejeté la dernière offre des trois premiers producteurs mondiaux de platine touchés par la grève, Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) et Lonmin, qui veulent bien aller jusqu'à la somme demandée 12 500 rands d'ici 2017, mais en y incluant les primes et les allocations.