Les métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont oscillé cette semaine, grimpant tout d'abord grâce à des espoirs de mesures de relance en Chine puis se repliant à partir de jeudi, pénalisés par la baisse de l'euro.

Des indicateurs chinois publiés en début de semaine sont venus confirmer la décélération de la deuxième économie mondiale, avec par exemple le ralentissement de la production industrielle en avril et des investissements en capital fixe sur les quatre premiers mois de l'année.

De telles données plombent habituellement le marché des métaux, la Chine étant de loin le premier consommateur mondial de ces matières premières.

Mais «des espoirs que le gouvernement chinois et la banque centrale chinoise vont peut-être prendre des mesures pour relancer l'économie ont donné de l'entrain aux prix des métaux de base», ont expliqué les analystes de Commerzbank.

Le gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, a ainsi récemment indiqué que les autorités attendaient précisément de nouveaux indicateurs avant de décider ou non de «mesures d'ajustement».

Et le gouvernement a déjà introduit depuis début avril une série de mesures pour stimuler l'activité, notamment des réductions fiscales, des facilités pour investir dans les chemins de fer et un abaissement des taux de réserves obligatoires pour les banques rurales.

Portés par l'espoir de nouvelles mesures en Chine, le cuivre et le zinc ont donc atteint mercredi leur plus haut niveau depuis deux mois et une semaine, à respectivement 6940 dollars et 2103 dollars la tonne.

L'aluminium, le plomb et l'étain ont quant à eux marqué mercredi des plus hauts depuis fin avril, à respectivement 1810,50 dollars, 2158 dollars et 23 478 dollars la tonne.

Mais les métaux ont reculé à partir de jeudi, pénalisés par un accès de faiblesse de l'euro «qui rend les matières premières libellées en dollars plus chères pour les acheteurs en Europe», ont expliqué les analystes du courtier Triland Metals.

L'euro est en effet tombé jeudi face au dollar à son plus bas niveau depuis deux mois et demi, à 1,3648 dollar.

Le nickel retombe brutalement après un sommet en plus de deux ans

Le cours du nickel est monté mardi jusqu'à son plus haut niveau depuis début février 2012, à 21 625 dollars la tonne, avant de dégringoler pour toucher jeudi un plus bas en quinze jours, à 18 090 dollars.

Comme le relèvent les analystes de Triland Metals, le nickel a ainsi grimpé de 3000 dollars en trois jours avant de chuter du même montant les trois jours suivants.

«Beaucoup de clients nous demandent ce qui se passe avec les prix du nickel et c'est difficile de répondre autre chose qu'un mélange de (mouvements techniques) comme des couvertures d'options, des ordres de ventes et d'achats liés à des niveaux de prix et des achats spéculatifs», ont-ils tenté d'expliquer.

Pour les analystes de Commerzbank, l'évolution des prix du nickel «illustre à quel point la spéculation était apparemment responsable de la récente hausse» du métal.

Depuis le début de l'année jusqu'à son sommet de mardi, le cours du nickel avait gonflé de 55 %, soutenu par des craintes sur l'offre après la mise en place début janvier d'un embargo sur les exportations de minerai brut de nickel en Indonésie (premier exportateur de minerai de nickel en 2013).

Ces dernières semaines, le nickel avait également été soutenu par la crainte de perturbations des approvisionnements russes (12 % de l'offre mondiale de nickel) en raison de la crise en Ukraine.