Le syndicat représentant les employés de Produits forestiers Résolu (T.RFP) au Québec et en Ontario a annoncé avoir réussi à conclure une entente de quatre ans qui permettra de redonner des emplois et qui servira de modèle pour les négociations avec d'autres entreprises du secteur forestier.

«Nous avons véritablement pu inclure des termes visant le retour de certains emplois qui sont très importants et commencer à redonner de la sécurité à des gens qui travaillent dans une industrie ayant offert bien peu de sécurité pendant des années», a déclaré vendredi le président d'Unifor, Jerry Dias.

L'entente de principe, qui devra être ratifiée par les travailleurs dans les prochaines semaines, inclut des augmentations de salaires et d'avantages sociaux non précisées. Elle touche environ 2000 travailleurs syndiqués dans onze installations de Résolu dans les deux provinces.

M. Dias n'a pas voulu préciser combien de travailleurs retrouveraient leur emploi, soulignant que certaines usines réussissent mieux que d'autres. Il parle cependant d'un nombre «important» compte tenu des sacrifices et des réductions d'effectifs survenus il y a plusieurs années, au moment où l'entreprise montréalaise alors nommée AbitibiBowater était en restructuration.

«Nos membres ont été soumis à d'importantes baisses de salaires, des diminutions de leurs avantages sociaux et des pertes d'emplois. Cette fois-ci, il n'était pas question de récupérer tout ce que nous avions perdu, mais nous voulions mettre en place un mécanisme qui nous permettra d'aller de l'avant, et l'un des éléments-clés, bien sûr, est l'emploi», a expliqué M. Dias lors d'un entretien.

Résolu s'est pour sa part dite satisfaite de l'entente de principe.

«Cette entente permet à Résolu de poursuivre l'amélioration de sa compétitivité et aussi offrir à nos employés des conditions de travail avantageuses dans plusieurs régions du Québec et de l'Ontario», a déclaré par communiqué le président et chef de la direction de l'entreprise, Richard Garneau.

L'entente de principe touche les usines québécoises suivantes: Amos, Baie-Comeau, Dolbeau, Gatineau, Kénogami, Laurentides et Saint-Félicien, ainsi que les usines ontariennes de Fort Frances, Iroquois Falls, Thorold et Thunder Bay.

Elle fait suite à une entente conclue en février dernier avec le syndicat représentant 1500 de ses travailleurs dans quatre scieries aux États-Unis.

L'analyste du secteur forestier Paul Quinn, de RBC Marché des capitaux, a admis avoir été surpris de la rapidité avec laquelle une entente a été conclue. Selon lui, cela pourrait suggérer que le syndicat a reconnu, contrairement à certains concurrents, que Résolu avait répondu à ses obligations relativement au régime de retraite.

«Il semble qu'ils soient sur la même longueur d'onde en ce qui a trait à ce qui attend l'industrie», a avancé M. Quinn, lors d'un entretien depuis Vancouver.

M. Quinn a ajouté que M. Garneau connaissait bien ses coûts et savait ce qu'il devait accomplir. Selon l'analyste, les options avancées par l'industrie incluent une structure salariale à deux paliers qui protégerait les anciens employés mais qui offrirait des salaires moins élevés aux nouveaux travailleurs.

«Le fait qu'il ait accepté quelque chose signifie que le syndicat comprend sa position, et c'est quelque chose de positif», a-t-il dit.

L'action de Résolu a avancé vendredi de 28 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 17,23 $.