Le Québec a tous les atouts pour devenir l'une des principales puissances économiques du pays, au même titre que l'Alberta ou la Saskacthewan, s'il décide d'exploiter ses ressources naturelles à leur plein potentiel, estime le ministre fédéral des Finances, Joe Oliver.

Les résultats des récentes élections provinciales vont assurément permettre de jeter les bases d'une nouvelle croissance économique qui profitera non seulement au Québec, mais encore à l'ensemble du pays, a affirmé hier M. Oliver dans un discours au ton résolument optimiste devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

«Les possibilités qui s'offrent sont remarquables parce que le Québec est doté des éléments nécessaires pour connaître une nouvelle prospérité. En fait, je peux déjà entrevoir l'émergence du Québec parmi les principales puissances économiques du pays», a affirmé le grand argentier.

Parmi les avantages que détient la province, le ministre Oliver a fait valoir que le Québec compte une population «très scolarisée et créative, avec une riche culture, une grande expertise scientifique et un excellent sens des affaires».

Il a également souligné que la province regorge de ressources naturelles importantes et qu'elle peut compter sur une base industrielle «solide» et un secteur des services «très évolué».

En outre, l'accès à un marché de plus de 370 millions de personnes, grâce à l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), procure un avantage certain aux entreprises du Québec, et la conclusion de l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne leur permettra de dénicher de nouveaux marchés.

S'il s'est montré timide dans le passé dans le développement de certaines ressources, comme le pétrole et le gaz naturel, le Québec peut et doit jouer un rôle de «premier plan» dans le secteur énergétique, selon M. Oliver, qui était ministre des Ressources naturelles avant de se voir confier les Finances, le mois dernier.

Il incombe toutefois au gouvernement du Québec de décider s'il veut ou non se lancer dans le développement des ressources de pétrole et de gaz naturel qui restent à exploiter. Mais M. Oliver a souligné que le secteur des ressources naturelles fournit des emplois directs à près de 200 000 personnes au Québec et qu'il représente plus de 10% du produit intérieur brut de la province.

«En 2013-2014, les redevances versées à la province par le secteur des ressources naturelles ont dépassé 1 milliard de dollars. Et selon les prévisions, le Plan Nord devrait engendrer des investissements de plus de 80 milliards - dont 28 milliards dans le secteur minier et 47 milliards dans le cadre de projets énergétiques -, ce qui soutiendrait 20 000 emplois», a-t-il relevé.

M. Oliver a affirmé que le Québec aura un partenaire fiable, s'il s'engage dans cette voie, et il a répété que le gouvernement Harper est déterminé «à accroître la capacité du Canada à acheminer ses ressources vers les marchés».

«Nous avons l'immense chance de disposer d'une si grande abondance de ressources naturelles. Mais pour tirer pleinement parti des ressources naturelles du pays, nous devons diversifier nos marchés. Notre infrastructure énergétique inadéquate nous empêche cependant de le faire, alors que la demande pour ces ressources augmente», a-t-il dit.

Le «risque politique» éliminé au Québec

Natif de la région de Montréal et représentant une circonscription de la région de Toronto à la Chambre des communes depuis 2011, M. Oliver s'est félicité des résultats des élections au Québec.

«Toutes les élections sont importantes, car elles sont l'expression de la volonté démocratique du peuple. Cependant, certaines élections présentent une importance encore plus grande, parce qu'elles portent sur des enjeux fondamentaux et qu'elles contribuent à l'évolution du pays tout entier. C'est ainsi que je vois le résultat du 7 avril», a dit le ministre.

Dans une entrevue à La Presse après son discours, M. Oliver a affirmé que le récent scrutin a permis d'éliminer «le risque politique» au Québec. Le contexte politique stable au Québec lui permettra d'attirer davantage de capitaux étrangers, nécessaires pour les grands projets de développement des ressources naturelles.