Les cours du pétrole new-yorkais ont terminé près de l'équilibre mercredi à New York, après avoir nettement fluctué entre la crainte d'une escalade des tensions en Ukraine et l'annonce d'un bond des réserves de brut aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a grappillé 1 cent sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 103,76 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a terminé à 109,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 24 cents par rapport à la clôture de mardi.

La crise ukrainienne a, en première partie de séance, alimenté une nette hausse des prix du pétrole.

La confrontation avec les insurgés pro-russes de l'est de l'Ukraine a tourné à la déroute pour les forces du pouvoir pro-européen de Kiev mercredi, à la veille de pourparlers décisifs à Genève devant réunir les États-Unis, la Russie, l'Union européenne (UE) et l'Ukraine.

En cas d'échec, les Occidentaux pourraient décider d'adopter de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, qu'ils considèrent comme responsable des soulèvements.

Les investisseurs craignent que de telles sanctions déstabilisent le marché européen de l'énergie, dont environ 30% des importations de gaz et de pétrole proviennent de la Russie.

Mais la progression du WTI a été entravée après la publication du rapport hebdomadaire sur le niveau des stocks pétroliers aux États-Unis.

Selon ce document, les réserves de brut américain ont bondi de 10 millions de barils lors de la semaine achevée le 11 avril.

Une progression des stocks de brut est généralement mal reçue par le marché, qui y voit un mauvais signe pour la demande énergétique du premier consommateur mondial d'or noir.

«De plus, les stocks d'essence ont baissé beaucoup moins que prévu», remarquait Bart Melek de TD Securities: ils ont reculé de 200 000 barils alors que les analystes s'attendaient à une baisse de 1,4 million.

Surveillées de près par les courtiers, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), ont diminué de 800 000 barils, à 26,8 millions de barils, leur plus bas niveau depuis octobre 2009.

Mais «si on omet le léger recul des stocks de brut à Cushing», où sont entreposés les barils servant de référence au WTI, «on ne peut que constater qu'il y a abondance de pétrole aux États-Unis», soulignait Bart Melek.

Dans le même temps, les perspectives de demande mondiale ne sont pas au beau fixe avec l'annonce d'un ralentissement de la croissance économique chinoise, descendue au premier trimestre au plus bas depuis 18 mois à 7,4%.

La progression du produit intérieur brut (PIB) du deuxième consommateur mondial d'or noir s'établit ainsi très en deçà des 7,7% constatés au quatrième trimestre 2013.