L'or a oscillé cette semaine, tombant mardi à son plus bas niveau depuis sept semaines en l'absence d'escalade des tensions en Ukraine, avant de se reprendre graduellement.

En début de semaine, l'or a poursuivi sa dégringolade entamée mi-mars, allant jusqu'à chuter mardi à son plus bas niveau en sept semaines, à 1 276,98 dollars l'once.

L'absence d'aggravation majeure de la situation en Ukraine a pesé sur le métal jaune, vu comme la valeur sûre de référence par de nombreux investisseurs.

Le métal précieux s'est ensuite progressivement repris, bénéficiant de «quelques mouvements de couverture de positions à découvert» dans un marché avec de «faibles volumes d'échanges» car attentiste avant le rapport américain sur l'emploi et le chômage, ont expliqué les analystes de Triland Metals.

L'or a d'ailleurs plutôt bien réagi vendredi à la publication de ce rapport, qui a montré que le taux de chômage s'était stabilisé à 6,7 % en mars et que l'économie américaine avait créé 192 000 emplois, seulement 3000 de moins que la prévision médiane des analystes.

Comme le notait Kathleen Brooks, analyste de Forex.com, des chiffres de l'emploi «ni trop forts ni trop faibles laissent à penser que la Fed va maintenir le rythme» actuel des diminutions de rachats d'actifs (10 milliards de dollars par mois) et non l'accélérer.

Ces injections ont tendance à diluer la valeur du dollar et font craindre une augmentation de l'inflation à long terme, deux éléments qui poussent les investisseurs vers la sécurité que représente l'or.

Les platinoïdes rebondissent, la grève se poursuit en Afrique du Sud

Les métaux platinoïdes ont rebondi cette semaine, alors que la grève continue dans les mines en Afrique du Sud, premier producteur mondial de platine et numéro deux pour le palladium.

Le platine a ainsi atteint vendredi son plus haut niveau depuis deux semaines, à 1450,25 dollars l'once et le palladium est monté vendredi jusqu'à 792,10 dollars l'once, son maximum depuis une semaine et demie.

«À mesure que les stocks s'amenuisent, les compagnies minières ont de plus en plus de mal à remplir leurs obligations contractuelles de livraisons», ont signalé les experts de Commerzbank.

Les trois principaux producteurs mondiaux de platine, Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) et Lonmin avaient constitué d'importants stocks de métal avant la grève. Mais cette dernière, qui est entrée jeudi dans sa onzième semaine, a déjà occasionné un manque à gagner en production de 500 000 onces de platine, ont calculé les économistes de Macquarie.

«Ce n'est pas un petit volume - les mines affectées produisent environ 60 % de la production de ces entreprises et un impressionnant 40 % de la production mondiale de platine», ont-ils souligné.

Près de 80 000 travailleurs des trois principaux producteurs mondiaux de platine ont cessé le travail le 23 janvier à l'appel du syndicat radical Amcu dans le bassin minier de Rustenburg (nord).

Ils réclament plus du doublement du salaire de base à 12.500 rands (850 euros) par mois, d'ici quatre ans. Les trois groupes jugent totalement irréaliste une telle revendication qui correspondrait à des augmentations d'environ 30 % par an, et proposent 9 %.